On connaissait Nathalie Kosciusko-Morizet en état de grâce dans le métro parisien, fan de la ligne 13 (la pire du réseau). Voici maintenant NKM en "pause clope" avec des SDF. L'image a été publiée sur une double page dans l'hebdomadaire VSD jeudi. La candidate UMP à la mairie de Paris s'affiche en jean et blouson de cuir, sur le trottoir, cigarette à la bouche. Un cliché pris le 24 décembre au matin, dans son arrondissement.
Un nouveau plan com' ? "Non, mille fois non", répond son équipe de campagne, affolée. Et d'expliquer que c'était pendant une maraude dans son quartier, comme elle en fait souvent. NKM a croisé un groupe de sans-abri polonais et engagé la conversation en polonais.
Photo volée ? Pas du tout : un photographe de l'agence Sipa la suivait ce jour-là. Ce n'est pas très spontané : un candidat sait très bien ce qu'il fait quand la presse est là.
Alors, est-ce un nouvel acte du "NKM bashing", un sport très populaire à droite ces derniers temps ? Petit rappel des épisodes précédents. L'homme d'affaires Charles Beigbeder claque la porte juste avant Noël : il lancera ses ("Paris libéré") mardi prochain. Jean-Louis Borloo trouve que l'UDI a été maltraité par NKM, au profit du MoDem : . Jean Tiberi sort du bois et "flingue" Nathalie Kosciusko-Morizet : , dit l'ancien maire de Paris.
Le soir du réveillon, échange d'injures sur Twitter entre pro et anti-NKM : ça parle de "crabes", de "cafards", de "loosers" et de "folle-dingue". Jeudi soir, la candidate doit affronter une nouvelle dissidence : celle d'une ex-séguiniste dans le XVIIIème arrondissement, qui déclare : "NKM me considère comme une femme de ménage".
Pourquoi tant de haine autour de Nathalie Kosciusko-Morizet ? Il y a une critique qui revient en boucle la concernant : son côté solitaire. Elle n'aurait pas de talent pour animer ses équipes. Le parachutage depuis Longjumeau n'arrange rien. Mais la vraie raison, c'est le principe de précaution appliqué à la politique. Comme sa victoire est plus qu'incertaine, chacun préfère assurer ses arrières, garder sa place au chaud.
Mettez-vous à la place d'un baron UMP à Paris. Est-ce qu'il vaut mieux rester maître chez soi en étant dans l'opposition, ou risquer de perdre sa place avec NKM dans la majorité ?
Finalement, NKM est tout simplement victime de l'état dans lequel se trouve l'UMP. Si elle gagne, c'est le début d'une irrésistible ascension. Elle est jeune, elle a été ministre, la relève est assurée. Certains se disent qu'il faut la stopper net dans son élan. Parmi eux : Jean-François Copé qui n'a aucun intérêt à ce que NKM émerge.
Là où c'est vertigineux, c'est que d'autres ont intérêt à ce que NKM perde, pour qu'on dise que le patron de l'UMP a perdu les municipales. Paris, c'est la vitrine. Si la gauche l'emporte, ça fera tâche dans le bilan des municipales. Ça rejaillira sur Copé, et son procès en illégitimité pourra reprendre. Finalement, NKM est victime d'un immense mécano confus, dont le moteur n'est pas 2014, mais la présidentielle de 2017.
Dire que la machine à perdre est enclenchée, c'est aller vite en besogne. Les Parisiens commencent seulement à mettre le nez dans la campagne (le premier tour du scrutin est programmé le 23 mars). Les sondages ne sont pas mauvais. Certes NKM est derrière Hidalgo, mais pas de beaucoup.
Reste qu'elle devrait suivre ce conseil : en période électorale, fumer nuit gravement à la santé des candidats.
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