L'Elysée avait promis des voeux "combatifs". Et le chef de l'Etat a tenu parole, au moins sur la forme, prononçant pour la première cette allocution solennelle de neuf minutes assis à sa table de travail, dans son bureau de l'Elysée, flanqué des drapeaux européen et français en arrière-plan.
"Nous avons toutes les raisons d'avoir confiance en nous mais à une condition : avancer, faire preuve d'audace, refuser le statu quo, écarter la régression", a-t-il lancé d'une voix ferme, usant à foison du "je" comme pour souligner sa primauté au sein de l'exécutif.
J'ai tenu bon et suivi fermement le cap que je m'étais fixé
François Hollande
"J'ai tenu bon et suivi fermement le cap que je m'étais fixé", a-t-il martelé, prônant la "persévérance", la "constance" et le "travail dans la durée".
Une manière de tourner à demi-mot la page d'une année 2014 marquée par l'éclatement de sa majorité avec le départ des Verts du gouvernement, le feuilleton de sa vie privée, avec notamment sa séparation d'avec Valérie Trierweiler, et les scandales qui ont éclaboussé plusieurs ministres et membres de son entourage. Mais une manière aussi de rester clairement dans la course pour la présidentielle de 2017.
Reparti à la conquête de l'opinion, François Hollande, président le plus impopulaire de la Ve République mais dont la cote a connu un léger rebond en décembre, a tenté ainsi de refermer sur une note d'espoir une année 2014 qui, de son propre aveu, a été "rude et jalonnée d'épreuves de toutes sortes".
2014 restera marquée par une série de sévères revers électoraux pour la gauche, un nouveau dérapage des déficits publics et une croissance atone. Mais c'est surtout sur la question du chômage qui a atteint un nouveau record en novembre que le président Hollande était attendu.
Sur ce point, il est resté prudent après avoir échoué un an plus tôt à "inverser la courbe du chômage", observant simplement que "face au chômage, c'est en faisant preuve d'initiative que nous réussirons".
La France est prête à se transformer
François Hollande
Le chef de l'Etat en est d'ailleurs persuadé : "La France est prête à se transformer" et "vous y êtes prêts", a-t-il lancé aux Français. "Mon devoir, avec le gouvernement de Manuel Valls, c'est de tout faire, tout entreprendre pour préparer la France de demain, de tout donner pour notre pays", a-t-il poursuivi.
Pour François Hollande, la traduction imminente de cette transformation sera le vote de la loi Macron, censée libérer les énergies entrepreneuriales. Prochainement débattue au Parlement, elle donnera, selon lui, "un coup de jeune" à la société française.
"La France avancera donc l'année prochaine, dans tous les domaines et pour tous (...) Ce combat, je le mènerai jusqu'au bout, contre les conservatismes, et ils sont nombreux, contre les populismes, et ils sont dangereux", a-t-il dit.
Ce n'est pas en nous divisant, en stigmatisant une religion, en cédant à la peur que nous nous protégerons
François Hollande
"Devant les menaces qui montent, qui s'appellent terrorisme, communautarisme, fondamentalisme, ce n'est pas en nous divisant, en stigmatisant une religion, en cédant à la peur que nous nous protégerons", a-t-il ajouté.
Cet appel à l'unité du pays était d'autant plus attendu après la récente série d'agressions à Joué-les-Tours, Dijon et Nantes.
Récemment converti à l'écologie, François Hollande a souligné aussi que l'année 2015 serait "une année essentielle pour la planète", plaidant même pour une "déclaration sur les droits de l'humanité" lors de la conférence mondiale sur le climat que la France accueillera à Paris fin 2015.
"Je ferai tout pour que, à Paris, en 2015, la conférence soit un succès", a-t-il insisté.
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