Ce sont des images qui ont fait le tour des réseaux sociaux : des jeunes manifestants écologistes aspergés de gaz lacrymogène par des policiers à Paris, vendredi 28 juin dernier, sur le pont de Sully.
Difficile de ne pas être choqué quand on voit que les policiers en cause ne lésinent pas et aspergent à bout portant des jeunes qui ne sont pas franchement menaçants. Même Sibeth N'Diaye, la porte parole du gouvernement, a reconnu que ces vidéos étaient choquantes
sauf que tous les ministres n'ont pas fait preuve de la même empathie. Le ministre de l'Écologie, François de Rugy, a justifié cette intervention musclée pour débloquer la circulation.
D'autant que d'autres interventions policières ont suscité ces derniers temps des interrogations voire des soupçons sur leur légitimité. Notamment à Nantes : un jeune homme Steve est toujours porté disparu, depuis le 21 juin, le soir de la fête de la musique, après une intervention des forces de l'ordre pour évacuer un groupe de jeunes. Quatorze d'entre eux se sont retrouvés dans la Loire en pleine nuit pour fuir les gaz lacrymogènes. Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a saisi la police des polices.
Et ces deux événements viennent s'ajouter à une longue liste de soupçons de dérapages policiers contre les "gilets jaunes". Il ne s'agit pas de nier des actes inadmissibles contre les policiers tout au long de ces derniers mois ou même d'oublier que les jeunes écologistes, évacués vendredi dernier du pont parisien, prônent la désobéissance civile.
Mais, visiblement, il y a au niveau de l'État un problème de curseur, d'ajustement dans le recours à la force. On ne distingue plus clairement les conditions d'exercice de la violence légitime par l'État.
Des enquêtes judiciaires sont en cours pour des coups de force contre des manifestants "gilets jaunes" mais attention à ne pas se concentrer sur les symptômes pour évacuer les causes.
Deux questions subsistent : au printemps dernier, après le pillage des Champs-Élysées, le préfet de police de Paris a été démis de ses fonctions au profit de Didier Lallement avec pour ordre de mission "la fermeté". Est-ce que ça n'a pas été interprété comme un blanc seing par les forces de l'ordre, conduisant aux scènes désastreuses de la semaine dernière avec les jeunes écolos ? D'où cette autre question : n'y a-t-il pas une violence injustifiée, gratuite ou tout au moins disproportionnée ? Dès que cette question s'immisce dans le débat publique, dès qu'elle affleure, c'est qu'il y a malaise et s'il y a malaise, c'est déjà trop.
C'est donc à l'État d'y répondre, au ministre de l'Intérieur. Et sans attendre, pour dissiper les ambiguïtés, les doutes ou pire les soupçons. C'est l'État qui impose le cadre des interventions policières, son éventail, ses possibilités et ses contraintes et tout cela est aujourd'hui nimbé d'un certain flou. Christophe Castaner doit donc trouver les mots et les actes. Pourquoi pas un grand débat national sur la sécurité publique ? Pour une confiance retrouvée entre les Français et leurs policiers.
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