"Une immense déception sur la méthode" : Yaël Braun-Pivet fait le bilan du macronisme

Loyale, mais libre ? Yaël Braun-Pivet fait le bilan du macronisme dans son livre A ma place, publiée aux éditions Buchet-Chastel. Dans l'ouvrage d'un peu plus de 200 pages, la députée des Yvelines de 54 ans revient sur ses premiers pas en politique et sur son ascension météorique, qui l'a vue devenir le quatrième personnage de l'État et la première femme à accéder au "perchoir". 

La présidente de l'Assemblée nationale partage son sentiment sur Emmanuel Macron. "Si j'ai une immense reconnaissance pour Emmanuel Macron, sans qui je n'aurais pu incarner cette société civile en politique à laquelle je continue de croire, je ne peux m'empêcher de ressentir aussi une immense déception sur la méthode", confie-t-elle.
 
"Il y avait, dans notre organisation, dès le départ, des personnalités venues du sérail qui sont parvenues à prendre le contrôle plus facilement, en verrouillant un peu les accès pour les autres", décrit-elle. 

Plusieurs tentatives pour la faire renoncer au Perchoir

Yaël Braun-Pivet décrit précisément ces tentatives de verrouillage. Elle évoque notamment un appel d'Alexis Kohler, le secrétaire général de l'Élysée, pour la dissuader d'être candidate à la présidence de l'Assemblée en 2022. Arguments "absurdes" invoqués selon elle : une trop grande représentation des Yvelines dans les hautes sphères du pouvoir, et la "parité : si Aurore (Bergé) préside le groupe (Renaissance), il faudrait nécessairement un homme au perchoir". 

Le jour du vote, c'est Elisabeth Borne, alors Première ministre, qui tente de la convaincre de renoncer : "Tu te rends compte que tu joues contre nous. Contre le président et moi-même. Nous te demandons de démissionner immédiatement du gouvernement", aurait-elle dit. 

Il m'explique "que je n'arriverai pas à m'occuper de mes cinq enfants avec cette fonction".

Yaël Braun-Pivet à propos de Stéphane Séjourné

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En 2017, déjà, un proche du président, Stéphane Séjourné, aurait tenté à peine était-elle élue à la tête de la commission des Lois de la convaincre de démissionner, avec des arguments sexistes : il m'explique "que je n'arriverai pas à m'occuper de mes cinq enfants avec cette fonction qui va occuper tout mon temps, que je n'ai pas exercé la profession d'avocate depuis bien longtemps, etc.". Le président du groupe En Marche, Richard Ferrand, lui aurait en revanche apporté son soutien. 

Dans ce livre d'un peu plus de 200 pages, Yaël Braun-Pivet ne dévoile rien de ses éventuelles ambitions pour la présidentielle de 2027. Mais elle n'a de cesse de le proclamer: "les femmes ont besoin de prendre le leadership". Et elle se dit décidée à "(se) battre", "à (sa) place", "pour que la promesse républicaine soit tenue à l'égard de chacun". 

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