"Les dernières semaines ont fait place à un concert de voix politiques en faveur d'une interprétation très réductrice de l'expression des Français". Dans le Journal du dimanche de ce 14 avril, Nicolas Hulot, ancien ministre de l'Écologie, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, et une quinzaine de responsables associatifs prennent la plume.
Dans cette tribune, ils appellent à "un profond sursaut politique pour que ce quinquennat" ne soit pas "perdu pour la transition écologique et la justice sociale". Une prise de parole de la plupart des premiers signataires du "pacte social et écologique" présenté le 5 mars, qui intervient juste avant l'annonce par Emmanuel Macron de mesures destinées à conclure le grand débat et à éteindre la révolte des "gilets jaunes".
Ces 16 personnalités, dont Christophe Robert (Fondation Abbé Pierre) et Véronique Fayet (Secours catholique), refusent de considérer que "l'urgence de la baisse des dépenses publiques et des impôts" puisse être "la principale leçon à tirer de cinq mois d'occupation des ronds-points, de marches pour le climat sans précédents et de quatre mois de grand débat". Une pierre dans le jardin du Premier ministre Édouard Philippe qui avait retenu lundi dernier du grand débat qu'il fallait "baisser plus vite les impôts" face à une "immense exaspération fiscale".
Plutôt qu'un "ras-le-bol fiscal", "nous voyons un ras-le-bol de l'injustice fiscale. La nuance est de taille", souligne la tribune, observant que "réduire certaines dépenses ne ferait pas de mal à notre pays". Ainsi des "12 milliards d'euros dépensés chaque année en soutien aux énergies fossiles, alors qu'il manque tant de moyens pour isoler les 7 millions de passoires énergétiques, garantir l'accès de tous aux services publics ou dans le lien associatif".
Assumant un "désaccord avec le discours ambiant", les 16 responsables associatifs et syndicaux, parmi lesquels Laurent Escure (Unsa), rejettent une "rigueur budgétaire portée en totem politique". "Il n'est plus possible de décider des politiques publiques sans en évaluer l'impact sur les 10 % les plus pauvres de nos concitoyens ou au regard des objectifs de développement durable", martèlent-ils.
Pour eux, l'urgence est à l'investissement "dans la transition écologique, solidaire et territoriale", avec des transports "moins polluants", une "rénovation massive de logements" et "la conversion de nos industries".
"Les principaux pays asiatiques n'hésitent pas à investir massivement dans les technologies vertes. Notre attentisme est une aubaine pour eux, retardant ou compromettant ainsi la création de millions d'emplois en Europe", concluent-ils.
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