Serge Dassault : les juges demandent de nouveau la levée de son immunité parlementaire
Les juges en charge de l'enquête sur les soupçons d'achat de vote à Corbeil-Essones ont de nouveau demandé la levée de l'immunité parlementaire de Serge Dassault.

Les juges enquêtant sur les soupçons d'achat de votes à Corbeil-Essonnes ont de nouveau demandé la levée de l'immunité parlementaire de Serge Dassault, déjà refusée par le Sénat début janvier. Le refus de lever l'immunité de l'industriel par le bureau du Sénat le 8 janvier avait provoqué un tollé et entaché l'image de la Haute Assemblée.
Dans cette instruction ouverte depuis mars pour achat de votes, corruption, blanchiment et abus de biens sociaux, les magistrats s'intéressent aux élections municipales organisées en 2008, 2009 et 2010 à Corbeil-Essonnes, remportées par Serge Dassault puis par son bras droit Jean-Pierre Bechter. Les juges enquêtent notamment sur d'importants mouvements de fonds depuis le Liban vers la France.
L'immunité parlementaire empêche les juges de placer Dassault en garde à vue
Cette nouvelle demande de levée d'immunité parlementaire a été adressée le 27 janvier au parquet de Paris, qui doit formuler un avis avant de la transmettre au bureau du Sénat. L'immunité de Serge Dassault n'interdit pas aux magistrats de l'entendre ou de le mettre en examen. Elle les empêche cependant de le placer en garde à vue. Serge Dassault avait indiqué mi-février qu'il se tenait "à la disposition immédiate de la justice".
Trois personnes sont déjà mises en examen dans ce dossier : Jean-Pierre Bechter, une de ses adjointes, Cristela de Oliveira, et Younès Bounouara, présenté comme un relais de Serge Dassault dans les cités de Corbeil-Essonnes. Dans un dossier distinct, instruit à Évry, Younès Bounouara est mis en examen pour une tentative d'assassinat à l'encontre de Fatah Hou, à Corbeil-Essonnes, en février 2013.
Dans ce dossier criminel, qui avait valu une première garde à vue à Jean-Pierre Bechter et une audition par les juges à Serge Dassault, les enquêteurs tentent de déterminer si cette tentative d'homicide peut être liée à un différend concernant la redistribution de l'argent versé par le sénateur à Younès Bounouara.