VIDÉO - Sarkozy enregistré par Buisson : les ténors UMP scandalisés
VIDÉO ZAPPEUR - De Christian Jacob à Jean-Pierre Raffarin en passant par Roselyne Bachelot, les personnalités de l'UMP montent au créneau pour dénoncer les enregistrements de Nicolas Sarkozy effectués par Patrick Buisson.
Les enregistrements de Nicolas Sarkozy et d'autres personnalités politiques de l'ancienne majorité, effectués secrètement par Patrick Buisson, provoquent des réactions scandalisées de la part des ténors de la droite, qui dénoncent "une trahison", "une extrême violence" ou encore des "méthodes détestables", ce mercredi 5 mars.
Ces enregistrements sont "une trahison", "une forme de viol", a réagi Henri Guaino, député (UMP) des Yvelines et ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy. "Le constat aujourd'hui est qu'à la fois la confiance a été trahie, c'est vraiment une trahison, et aussi que nous vivons tous cet évènement comme une sorte de viol. C'est quelque chose de très dur à accepter", a-t-il déclaré sur France Info. "Il y a apparemment des dizaines, des centaines d'heures (d'enregistrement). Il faut être malade".
Selon Henri Guaino, Nicolas Sarkozy éprouve "de la colère, le sentiment d'avoir été trahi, davantage encore que je l'éprouve moi-même (...) parce qu'il l'avait choisi, il pensait qu'il y avait avec lui un lien sinon d'amitié, au moins de confiance".
Raffarin affirme ne jamais avoir "vu ça"
L'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin s'est lui aussi insurgé contre ces enregistrements. "Il y a de quoi tomber de sa chaise", "j'ai vu pas mal de choses , j'ai jamais vu ça !", s'est exclamé le sénateur UMP sur France 2. "Écouter quelqu'un à son insu, c'est d'une extrême violence". "Ça veut dire qu'il n'y a pas de relation de confiance, que vous préparez des mauvais coups", a poursuivi l'ancien chef de gouvernement. "C'est inacceptable sur le plan humain" et "a fortiori à l’Élysée", a-t-il ajouté. "C'est complètement désespérant de la nature humaine", c'est "profondément choquant", "je ne comprends pas". Et Jean-Pierre Raffarin de regretter : "Où sont les grands serviteurs de l’État, ces gens qui ont l'éthique au cœur ?".
Rachida Dati, invitée de RTL ce mercredi matin dénonce des "pratiques détestables" et un forme de "trahison" de la part de l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy. L'ancienne ministre de la Justice ajoute même : "Après, il ne faut pas s'étonner que l'on ne vote plus pour nous ou que l'on nous dit 'tous pourris' ou 'vous êtes nuls'.
Pour Christian Jacob, président du groupe UMP à l'Assemblée Nationale, "si tout cela est avéré, et cela semble l'être, c'est inacceptable. Que l'on enregistre un entretien, à partir du moment où le dictaphone est sur la table, pourquoi pas, c'est une méthode de travail qui peut en valoir une autre. Mais le faire à l'insu de son interlocuteur et dans des moments qui sont visiblement hors entretiens particuliers, je trouve cela inacceptable. (...) Ces méthodes sont détestables. (...) On rentre dans un voyeurisme qui me choque. (...) Dieu merci, les Français font la part des choses", a-t-il déclaré sur iTélé.
De son côté, le sénateur UDI du Rhône Michel Mercier, garde des Sceaux de 2010 à 2012, critiqué dans les enregistrements, a qualifié de "méthodes de médiocre" les pratiques de Patrick Buisson. "Après, concernant ce qu'il raconte sur moi, ça n'a aucune espèce d'importance. Chacun peut avoir une idée sur tel ou tel personnage public. Moi, je n'attache aucune importance à ce que peut penser M. Buisson. Je ne partage pas ses idées politiques. Qu'il ne partage pas ma façon de faire, c'est tout à fait normal", a poursuivi Michel Mercier, qui avait succédé à Michèle Alliot-Marie Place Vendôme.
Roselyne Bachelot, directement touchée par ces enregistrements souterrains, a demandé un droit de réponse. L'ancienne ministre de la Santé et des Sports, aujourd'hui chroniqueuse sur la chaîne D8 dans l'émission Le Grand 8, a exprimé son "dégoût devant un conseiller qui trompe la confiance du président de la République, qui le trahit, en enregistrant à son insu des réunions de travail, des conversations privées avec son épouse." Alors que Patrick Buisson évoquait l'ancienne ministre de manière peu avantageuse dans les extraits diffusés, la principale intéressée préfère en sourire : "Il y a une seule chose qui me fait rire là-dedans, c'est le commentaire qu'il fait sur moi, heureusement que dans les choses les plus tristes, il y a de l'amusement parce que c'est un honneur que de ne pas avoir les compliments de Monsieur Buisson".
