C'est une forme de sondage géant pour le président de la République. Il va faire sa grande enquête d'opinion auprès du monde agricole. Il va falloir rassurer sur la sécheresse, sur la guerre des prix, avec l'Ukraine en toile de fond. Mais il va également faire ce sondage d'opinion auprès du grand public, ces milliers de Français qui vont débarquer à 9h, et qui eux aussi ont toujours des choses à dire au président, sur l'inflation, sur les retraites, peut-être. Cela sera aussi le sel de ces rencontres du jour.
Ces dernières semaines, Emmanuel Macron est resté au Palais, où il a enchaîné les rendez-vous sur les sujets internationaux, mais au Salon de l'agriculture, on ne peut pas se cacher.
Les charges des agriculteurs se sont envolées : le gazole pour le tracteur, les engrais (+30%). Et puis les aliments pour le bétail, comme l'explique Mickaël, qui a des vaches montbéliardes dans le Jura : "Le soja qu'on payait 500 euros la tonne l'année dernière, aujourd'hui il est à 1.000 euros".
Le prix du lait a augmenté, mais pas assez pour permettre aux éleveurs de s'en sortir, donc ils veulent que le gouvernement les soutienne dans leur bras de fer avec la grande distribution. Les agriculteurs disent qu'il faut que le prix qui leur soit payé continue d'augmenter.
Les agriculteurs proposent un chèque alimentation pour aider les ménages les plus modestes à se nourrir. 100 euros, par exemple, pour acheter des produits français. Jacques Rouchaussé, président de Légumes de France, explique : "J'ai ouï dire dans certains couloirs qu'on pourrait peut-être tester ce chèque alimentaire en commençant par les fruits et légumes.
La sécheresse sera le gros sujet de discussion ce samedi. Cet éleveur de vaches gasconnes est très inquiet en février, l'eau manque dans sa ferme : "Même aux pieds des Pyrénées, cette année, nous sommes en pénurie d'eau. On a puisé dans notre stock, mais il faudra diminuer le nombre de bêtes, voire envisager de changer de culture". Des mesures de restriction devraient être annoncées par les préfets lundi, et il faut pouvoir faire des réserves d'eau d'urgence disent les éleveurs.
Il faut également de l'argent pour trouver des variétés qui résistent aux insectes, pour réduire les pesticides. Une autre solution serait d'aider les agriculteurs à s'équiper de robots.