Il s'en est fallu de peu, d'une voix précisément. Ce jeudi 9 février, l'Assemblée nationale a rejeté d'extrême justesse un texte des députés socialistes proposant l'accès à des repas à un euro pour tous les étudiants. Un tarif qui est aujourd'hui réservé aux étudiants boursiers ou en situation de précarité.
Examinée en première lecture, le sort de cette proposition de loi s'est donc joué à une voix (183 "pour", 184 "contre"), après que le camp présidentiel, hostile à cette mesure, a battu in extremis le rappel des troupes pour le vote final. Sept députés LR ont également voté contre (quatre se sont abstenus).
"Je suis déçue", a réagi la députée socialiste Fatiha-Keloua-Hachi, qui portait ce texte dans l'hémicycle. "C'est surtout les étudiants qui vont être déçus aujourd'hui". "Le combat continu", a tweeté le président du groupe Boris Vallaud. Le texte, soutenu par toute la gauche, avait aussi reçu l'appui des députés du Rassemblement national".
Les députés macronistes ont combattu une mesure jugée "injuste", insistant sur le fait qu'elle aurait bénéficié aussi à des étudiants de milieux aisés. La députée Anne Brugnera (Renaissance) a épinglé une "mesure démagogique". "Grâce à vous, les enfants de votre ami Bernard Arnault pourront aller au Crous et ne payer qu'un euro", a renchéri son collègue Sylvain Maillard.
De son côté, Alexandre Portier (LR) avait plaidé pour qu'un accès au tarif à un euro soit conditionné à un engagement de "travailler deux heures par semaine au service d'une collectivité locale". La ministre de l'Enseignement supérieur Sylvie Retailleau a plaidé contre la mesure, dont elle a estimé le coût à, au moins, "90 millions d'euros". Elle a souligné l'existence de tarifications sociales des repas pour "les étudiants en difficulté".
Pour rappel, le repas à un euro avait été provisoirement élargi à tous les étudiants en 2021, durant la pandémie de Covid-19.