L'ancienne Première ministre Élisabeth Borne annonce, dans un entretien au Parisien publié mercredi, sa candidature à la tête de Renaissance, le parti d'Emmanuel Macron, avec l'ambition de "rassembler de façon très large" car il est "vital" de "préserver l'unité de ce parti". Renaissance, qui doit tenir un Congrès avant la fin novembre, "n'a pas vocation à être une chapelle ou une écurie présidentielle", estime la députée du Calvados.
"Avec cette Assemblée, personne ne va appliquer son programme. Cette instabilité politique redonne un rôle différent aux partis politiques : on a besoin qu'ils redonnent de l'espoir aux Français, qu'ils élaborent une vision, un projet pour le pays. Je veux mettre mon expérience au service de ce travail, avec humilité et beaucoup de collégialité", a-t-elle expliqué.
On est étonné sans l'être de cette candidature surprise, "Élisabeth Borne a pris goût à la politique à Matignon", se rappelle un de ses anciens conseillers. Alors que la question de ces derniers jours concerne l'identité du Premier ministre d'Emmanuel Macron, Élisabeth Borne se lance dans une autre course pour prendre de vitesse Gabriel Attal, à qui l'on prête les mêmes ambitions.
Alors, doit-on s'attendre à une guerre fratricide entre deux anciens Premiers ministres ? On ne va pas mettre la charrue avant les bœufs, temporise un conseiller de Gabriel Attal. Il va d'abord faire sa rentrée comme chef de groupe à l'Assemblée, on verra ensuite. Mais Elisabeth Borne le prévient déjà, traditionnellement il n'est pas d'usage d'être président de groupe en même temps que l'on dirige le parti, glisse-t-elle. "On a besoin de son énergie et de son talent. Il l'a dit lui-même, son objectif c'est le groupe", a-t-elle également tempéré.
Le parti Renaissance jouera-t-il un rôle, alors que le mieux placé dans les sondages au sein du camp présidentiel, Édouard Philippe, a préféré fonder sa propre formation, Horizons ? La candidature d'Élisabeth Borne intervient alors que le parti, d'abord baptisé En Marche, puis La République en marche et enfin Renaissance, doit tenir un Congrès avant le 30 novembre. Ce congrès doit élire 150 membres du Conseil national qui éliront le secrétaire général du parti. Autrefois occupé par Christophe Castaner et Stanislas Guerini, le poste est détenu depuis 2022 par Stéphane Séjourné, actuel ministre des Affaires étrangères et proche de Gabriel Attal.
Le Premier ministre, particulièrement populaire au sein du parti, mais dont les relations avec Emmanuel Macron sont notoirement dégradées depuis la dissolution, s'est déjà emparé du groupe Renaissance à l'Assemblée, immédiatement rebaptisé "Ensemble pour la République". Un temps donnés candidats, voire partants pour aller fonder leur propre groupe, ni Borne, ni Darmanin ne s'étaient présentés contre lui. Avec Emmanuel Macron, ils avaient finalement plaidé pour une direction collégiale provisoire à l'Assemblée. Peine perdue. Ils ont en revanche obtenu, selon plusieurs sources, de ne pas avancer dès la rentrée le congrès de Renaissance, une option défendue par Attal et Séjourné. "Tout a été gelé par la fronde interne des cadres, avec le soutien du président", explique un participant.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte