Sur le papier, le remaniement annoncé relève le pari d'un gouvernement totalement paritaire. L'égalité parfaite est atteinte avec 21 hommes et 21 femmes, en comptant la Première ministre. La liste officielle dressée par l'Élysée ce lundi 4 juillet trace noir sur blanc la réussite du gouvernement. Mais l'opposition, les mouvements féministes et le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes dénoncent une parité en "trompe-l'œil".
"La parité réelle n'est pas encore atteinte aux postes clés de la décision publique". Le constat dressé par le HCE dans un communiqué publié ce mardi 5 juillet est clair. "Derrière la parité purement quantitative se joue aussi la parité de responsabilité", explique le Haut Conseil, qui dénonce la faible proportion de femmes à des postes "régaliens".
Par ailleurs, le HCE observe que la répartition des postes obéit "à des biais de genre et à des stéréotypes de sexe. En effet, 4 hommes sont à la tête des 5 ministères régaliens, 7 femmes à la tête des 9 ministères sociaux (santé, culture, famille, enfance...). L'élection de Yaël Braun-Pivet à la présidence de l'Assemblée nationale ne doit pas masquer "un recul de la place des femmes" pour la première fois depuis 1988, "qui occupent désormais à peine plus d'un tiers (37,3%) des sièges".
Les hommes conservent en effet une majorité des postes clés. Il y a quelques semaines, Élisabeth Borne avait nommé 8 femmes ministres. Mais les défaites aux élections législatives ont changé la donne. Les trois femmes qui ont échoué ont été remplacées par des hommes.
Pour atteindre les objectifs de "la grande cause du quinquennat", le gouvernement se rattrape sur les postes de ministres délégués et secrétaires d'État. Ainsi, 6 femmes sont nommées ministres déléguées sur une totalité de quinze personnes. Du côté des secrétaires d'État, elles sont 9 sur 10. Ce sont ces dernières données qui permettent d'atteindre l'équilibre parfait.
Pointée du doigt pour cet "équilibre de façade", La République en Marche répond que plusieurs femmes sont tout de même à des postes clés cette année. La Première ministre, Élisabeth Borne, est une femme. La patronne de l'Assemblée, Yaël Braun-Pivet, est une femme. La plupart des postes clés au Palais-Bourbon sont d'ailleurs occupés par des femmes. C'est une grande première dont La République en Marche se félicite avec fierté.
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