"La France vit au-dessus de ses moyens." Par cette brève formule, Raymond Barre, ex-ministre de l'Économie et des Finances devenu Premier Ministre en 1976, décrit la situation de la France. Or, cela qui a mené pendant près de cinq ans une politique de rigueur a caché de l'argent... en Suisse. Des informations révélées par Le Canard enchaîné.
Les descendants de l'homme politique de centre-droit sont visés par une information judiciaire pour blanchiment depuis 2016. Au total, ce sont près de 7 millions d'euros (11 millions de francs suisses) que le fisc a découvert. L'administration fiscale a appris en 2013 de l'existence d'un compte attribué à l'homme, décédé en 2007, au Crédit Suisse. À sa mort, cet argent est revenu à sa femme et ses deux fils, sans que leurs services ne soient prévenus.
Une procédure de redressement a discrètement eu lieu face à la menace du ministère de l'administration fiscale de saisir la villa familiale de Saint-Jean-Cap-Ferrat. Le parquet national financier a même ouvert en 2016 une information judiciaire, toujours en cours. Les fils de Raymond Barre se sont finalement acquittés d'1 million d'euros de pénalités.
Le Canard enchaîné a ensuite expliqué qu'en mai 1981, au moment de démissionner de son poste de Premier ministre à la suite de la victoire de François Mitterrand, Raymond Barre aurait missionné des hommes de main pour retirer en liquide 10,5 millions de francs (français) des fonds secrets.
Les "fonds spéciaux" étaient une somme d'argent à la disposition du Premier ministre, dont une partie était retirée en liquide et sans contrôle directement à la Banque de France. Ils ont été supprimés en 2001, par une réforme du gouvernement Jospin.
Un arrangement immobilier entre les époux Barre et le maire de Saint-Jean-Cap-Ferrat est aussi mentionné par Le Canard enchaîné. Ce dernier, agent immobilier et architecte en dehors de sa fonction municipale, aurait trouvé par le Premier ministre et son épouse un terrain de 3.000 mètres carrés à un prix très compétitifs. Raymond Barre aurait utilisé un prête nom pour y faire construire une villa, estimée neuf ans plus tard à 4 millions d'euros.
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