Primaire des Républicains : impossible d'avancer la date du scrutin pour des raisons techniques

Impossible d'avancer la date des primaires de la droite, au printemps prochain -comme certains l’ont suggéré- sans risquer des dérapages voire des fraudes. C'est Anne Levade, la juriste à la tête de la Haute Autorité de la primaire, qui reconnait qu'il est impossible de faire en cinq mois ce qui est prévu en dix "avec la même rigueur". La surveillante générale de la primaire table au minimum sur 2,8 millions de votants -comme à la primaire socialiste de 2011- et jusqu'à 4 millions de votants.

D'ici novembre, le comité d’organisation de la primaire présidé par le député des Hauts-de-Seine Thierry Solère, doit mettre en place 10.000 bureaux de vote. 50.000 assesseurs bénévoles seront nécessaires à leur bon fonctionnement, explique Anne Levade.

Une demande d'accès au fichier électoral national

De plus, la Haute Autorité n'est pas encore installée. Elle est à peine sur le point de signer un bail rue Brançion dans le XVe arrondissement de Paris. Un appartement de près de 200 mètres carrés à mi-chemin entre le siège des Républicains et de celui de l'UDI au cas où le parti centriste participerait à la compétition, peut-être avec son actuel président Jean-Christophe Lagarde. Il comprendra deux salles pour permettre aux deux instances – Haute autorité et comité d’organisation- de se retrouver en même temps et des bureaux accessibles aux différents candidats en lice.

La Haute Autorité envisage également de demander au ministre de l'Intérieur d'avoir accès au fichier électoral national, ce qui serait une première. Sinon, comme pour le PS en 2011, il faudra collecter département par département, et cela prendra beaucoup de temps. D’autant plus que sont invités à voter les jeunes qui auront 18 ans en 2017 et qui devront donc être ajoutés sur les listes électorales au fur et à mesure de leurs démarches.

Beaucoup de précautions donc pour éviter un nouveau fiasco. Le duel sanglant Jean-François Copé/François Fillon hante encore la droite trois ans plus tard.