Le candidat d'"En Marche !" réfléchit à la composition de sa future équipe gouvernementale, s'il est élu. Il compte bien aller piocher à droite. Et semer encore un peu plus la zizanie dans les rangs des Républicains au passage. Emmanuel Macron a, par exemple, lâché lui même le nom de Xavier Bertrand jeudi 27 avril. Mais le président de la région Hauts-de-France n'est pas le seul. D'autres noms de ténors des Républicains susceptibles de vouloir travailler avec Macron circulent. Citons Édouard Philippe, le maire du Havre - un très proche d'Alain Juppé -, ou encore Bruno Le Maire et Valérie Pécresse.
Tous savent que leur étiquette vaut de l'or ces jours-ci. Une anecdote en dit long à ce sujet. Un député proche du candidat d'"En Marche !" raconte avoir échangé avec Édouard Philippe dans les couloirs de l'Assemblée nationale cette semaine. "Si tu parles de moi, rappelle toujours que je suis de droite !", lui a lancé le maire du Havre quand ils se sont quittés.
Il y a quand même des hésitations à droite. La plupart marchent sur des œufs et préfèrent attendre de voir. "Si c'est pour faire l'ouverture, ce n'est pas la peine", nous expliquait un député Les Républicains régulièrement cité. "On ne voudra pas être des cautions de droite. Ça ne marchera que si c'est dans une majorité de coalition autour d'un projet où l'on se reconnaît", ajoutait-il.
Et puis il y a bien sûr la crainte d'affaiblir leur propre famille politique, à un mois et demi des élections législatives. "La clé, ce sera le gouvernement du 15 mai", décryptait lundi un juppéiste. "Si Xavier Bertrand est à Matignon et Edouard Philippe au gouvernement, j'aurais du mal à être candidat sous l'étiquette LR contre un candidat 'En Marche !' (...) Si Macron est malin, il peut ruiner la droite", ajoutait-il, en plein désarroi.
À noter que quelques-uns - mais ils sont rares - chez les Républicains se raccrochent à l'espoir d'une large victoire aux élections législatives qui permettraient d'imposer un gouvernement de coalition. L'ancien ministre de l'Économie François Baroin serait alors sur les rangs pour s'installer à Matignon.
Réponse en "off" d'un proche d’Alain Juppé : "Croire que l'on peut remporter les législatives quand on a été en tête dans 50 circonscriptions, c'est une vue de l'esprit".
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