L'écologie, oui, mais une "écologie patriote". Le Front national a abordé un pan assez méconnu de son programme, vendredi 2 décembre dans un grand hôtel parisien, lors d'une "convention écologie" au cours de laquelle le collectif Nouvelle Écologie, créé en 2014, a présenté ses "21 propositions pour une écologie patriote du XXIe siècle", à l'aube de l'élection présidentielle de 2017, raconte Le Monde.
Le parti frontiste ne s'en cache pas. Son positionnement sur la question environnementale répond à une exigence électoraliste : capter les suffrages d'un électorat séduit par les thèses écologistes, qui s'inquiète par rapport à la pollution de l'air et l'utilisation des pesticides. Le Front national assure refuser une écologie "punitive", citant l'exemple de la fermeture des voies sur berge parisiennes, décidées par Anne Hidalgo. Citée par le journal du soir, Marine Le Pen soutient que "l'écologie est totalement cohérente avec les thèses économiques défendues par le Front national, notamment la lutte contre le libre-échange". Un point qui, selon elle, n'est pas combattu par "les écologistes".
C'est l'un des points phares porté par le parti à la flamme, utilisé notamment pour justifier la défense de la filière nucléaire. "L'abandonner serait se tirer une balle dans le pied", professe la présidente du FN, rejoignant sur ce point François Fillon, qui défend un programme pro-nucléaire. Une thèse largement combattue par Nicolas Hulot, qui l'a réfutée au micro de RTL en expliquant qu'il "faut bien aller chercher quelque part" les matériaux fossiles nécessaires à la production nucléaire. Marine Le Pen défend un État fort dans le domaine énergétique, souhaitant voir EDF devenir à nouveau 100% public.
Le Front national ne compte pas aller à contre-courant des thèses actuelles et adopte une position assez consensuelle sur le gaz de schiste, en se prononçant en faveur du maintien de son interdiction, se posant également comme objectif de réduire de moitié la part des énergies fossiles d'ici 20 ans. Marine Le Pen souhaite également mettre l'accent sur le développement des énergies renouvelables, comme celle tirée du bois ou du solaire, et en permettant aux Français d'effectuer des travaux dans leurs habitations afin d'optimiser la production énergétique.
La candidate à l'Élysée s'est également prononcée en défaveur de l'accord de Paris, conclu au terme de la COP21 qui s'est tenue fin 2016 à Paris. Elle le juge "bancal et inexploitable" et estime que le climat est une affaire nationale qui ne doit pas être traitée à l'échelon international. L'exact contre-pied de la prise en compte actuelle du réchauffement climatique.