Mission impossible. Le gouvernement Bayrou désormais nommé, retour aux affaires. Budget, réforme des retraites, loi immigration, équilibre politique... Les sujets qui avaient abouti à la censure du précédent gouvernement dirigé par Michel Barnier refont surface. Et avec eux, la menace d'une censure. François Bayrou n'a pas réussi à convaincre la classe politique et s'expose ainsi au même destin que celui à qui il a succédé.
Tant le Parti socialiste, que le Rassemblement national, sans oublier les macronistes et Les Républicains, attendent le discours de politique générale du premier ministre qui aura lieu le 14 janvier prochain à l'Assemblée nationale. Si François Bayrou a décidé de ne pas se soumettre à un vote de confiance dans la foulée, la gauche pourrait déposer une motion de censure.
"On ne comprend pas à quoi joue François Bayrou", a déclaré le député PS du Calvados Arthur Delaporte. Il a notamment dénoncé le retour aux fonctions de Manuel Valls qui est, selon lui "l'incarnation de la lose et de la trahison". La nouvelle ministre de l'Éducation, Élisabeth Borne a aussi fait l'objet de critiques de la part de l'élu qui fustige un retour au gouvernement pour celle qui a incarné la réforme des retraites.
Ce n'est pas un gouvernement, c'est une provocation
Boris Vallaud, président du groupe PS à l'Assemblée
Même son de cloche chez le patron des députés socialistes Boris Vallaud : "Ce n'est pas un gouvernement, c'est une provocation", a-t-il estimé. Quant au premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, "aucune des conditions n'a été respectée par François Bayrou" pour établir un pacte de non-censure, selon lui.
Parmi ces "conditions" fixées par le PS, figure la suspension de la réforme des retraites. Point sur lequel François Bayrou refuse de céder. "Non, je ne ferai pas ça. Dans quel monde vivent-ils ? Est-ce qu'ils savent que la France est observée, scrutée parce qu'on appelle les agences" de notation, a répondu le premier ministre sur BFMTV. "Il y a tous les compromis possibles. S'il existe, je suis prêt", a-t-il ajouté en indiquant être "prêt" à ramener le délai de discussion de neuf "à six mois".
François Bayrou et son gouvernement ne pourront pas non plus compter sur leur allié du socle commun, Les Républicains. Auprès de son groupe de députés, Laurent Wauquiez a martelé que le soutien au gouvernement de François Bayrou ne serait pas inconditionnel et qu'il pourrait être "retiré" en fonction des décisions prises par Matignon.
"Nous ferons le point régulièrement pour juger si le cap de redressement du pays est clair. Nous ne nous interdisons pas de retirer notre soutien (...) Notre soutien ne peut être que très exigeant. Nos votes se décideront texte par texte", a-t-il souligné. Ira-t-il jusqu'à la censure ? Le président des députés LR a voulu marquer la "position de responsabilité" assumée par son groupe et qu'il n'allait pas "jouer avec la censure comme le Rassemblement national".
La droite déplore aussi une "forte présence de la gauche" dans le gouvernement, ce qui ne constitue "pas une avancée ni une modernité pour le pays" selon lui. "Les équilibres sont étonnants et peu respectueux de notre poids au Parlement", a-t-il ajouté, en relevant que le nombre de ministres LR était passé à 7 contre 12 dans l'équipe de Michel Barnier. Autre partenaire du socle commun : Ensemble pour la République (EPR). Aucun des noms suggérés par le patron des troupes macronistes à l'Assemblée n'ont été retenus par François Bayrou.
Le Rassemblement national a critiqué le gouvernement Bayrou. "La coalition de l'échec", a indiqué Jordan Bardella, après la nomination des nouveaux ministres. La cheffe des députés Rassemblement national Marine Le Pen a, elle, prédit que les Français choisiraient "au pire dans quelques mois" une "nouvelle voie à suivre, celle du sursaut et du redressement" dans une vidéo postée sur X à l'occasion des fêtes de fin d'année.
"Ce moment de fluctuation politique temporaire (...) s'achèvera en effet dès que le peuple, par sa volonté souveraine et son intelligence collective, en décidera. Il choisira alors une nouvelle voie à suivre, celle du sursaut et du redressement", a-t-elle assuré sur son compte X. Elle a jugé que "ce moment ne manquera pas d'arriver dès que les institutions le permettront", soit "bientôt, très bientôt, au pire dans quelques mois", s'est-elle avancée.
Dans une récente interview au Parisien, Marine Le Pen - à l'instar du leader Insoumis Jean-Luc Mélenchon qui l'appelle de ses voeux - a dit se préparer à "une présidentielle anticipée, par précaution, compte tenu de la fragilité d'Emmanuel Macron, du peu de leviers institutionnels qu'il lui reste". "Emmanuel Macron, c'est fini ou presque. Mon propos n'a pas vocation à être cruel, c'est une réalité institutionnelle", avait déclaré la patronne des députés RN.
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