A cinq jours des municipales, la CGT, FO, la FSU et Solidaires
appellent mardi 18 mars les salariés à descendre dans la rue contre le pacte de responsabilité, pièce maîtresse de la nouvelle politique de François
Hollande, sur fond de vives tensions avec les syndicats signataires du
pacte.
Plus de 140 manifestations et rassemblements sont prévus dans le pays, et des appels à des arrêts de travail sont lancés, pour cette journée d'action pour l'emploi et les salaires, selon la CGT. A Paris, le cortège partira en début d'après-midi de Montparnasse vers les Invalides avec en tête les dirigeants des centrales, Thierry Lepaon (CGT), Jean-Claude Mailly (FO), Annick Coupé (Solidaires) et Bernadette Groison (FSU).
A l'origine de cette mobilisation, Jean-Claude
Mailly appelle à combattre ce "pacte de complaisance", "une feuille
blanche" dont "on ne sait comment il sera financé" et qui ne prévoit
"rien" en termes d'emploi en contrepartie des 30 milliards d'euros de
baisses de charges concédées aux entreprises.
Malgré la proximité avec le premier tour des municipales dimanche, Mailly affirmait lundi soir ne pas être dans "un registre politique" mais dans "un registre social et syndical". "Il vaut mieux que ça s'exprime socialement que politiquement".
Et, pour lui, défiler mardi, "c'est la meilleure
façon" pour les militants de FO "de rendre hommage" à leur ex-dirigeant Marc Blondel disparu dimanche. Le leader de FO prévoit "du monde"
dans les rues et espère des cortèges plus étoffés que ceux de l'automne
dernier contre la réforme des retraites. Si quelques perturbations
sont attendues dans le ciel, aucune n'est prévue à la SNCF ni à la RATP
où seule FO a déposé un préavis de grève.
"Nous voulons dire
clairement notre opposition au pacte de responsabilité" qui "ne va rien
résoudre sur l'emploi. Il s'agit d'un nouveau cadeau aux entreprises", a
affirmé de son côté auprès de l'AFP Annick Coupé, porte-parole de
l'union syndicale Solidaires.
Il s'agit d'un nouveau cadeau aux entreprises
Annick Coupé, porte-parole de l'union syndicale Solidaires
"On demande au gouvernement de retirer ce pacte", a lancé Coupé, alors que le gouvernement prévoit de le finaliser rapidement et d'engager en avril sa responsabilité devant le Parlement sur ce projet.
La
journée d'action s'est greffée sur une mobilisation des salariés des
caisses de Sécurité sociale contre de nouvelles baisses d'effectifs, à
l'appel de tous leurs syndicats, y compris la CFDT et la CFE-CGC. Ils
défileront en tête du cortège parisien.
Outre le privé, les
quelque 5 millions de fonctionnaires sont également invités à battre le
pavé pour dénoncer "les conséquences désastreuses" pour le service
public des 50 milliards d'euros d'économies prévues d'ici 2017 notamment
pour financer le pacte.
Du côté des politiques, le Parti de
gauche a appelé à "se mobiliser puissamment derrière les syndicats" pour
cette "première" action contre le pacte, "d'une grande importance dans
le rapport de forces qu'il faudra construire". Le NPA sera aussi dans la
rue à Paris.
Les divergences sur le pacte ont aggravé les
clivages syndicaux : le front de refus s'en est pris avec virulence aux
centrales réformistes - CFDT, CFTC, CFE-CGC - qui ont paraphé le 5 mars
un accord avec le patronat sur les contreparties du pacte, mettant le
projet sur les rails.
Thierry Lepaon a dénoncé "une mainmise
presque idéologique" du gouvernement sur les signataires tandis que
Jean-Claude Mailly décelait un "côté syndicat officiel" à la CFDT.
"Il
ne s'agit pas de lancer des mots durs, mais de reconnaître qu'il y a
des positionnements franchement opposés", a relevé Annick Coupé. Le pacte
"confirme et amplifie nos divergences avec une partie du mouvement
syndical qui accompagne le gouvernement et le Medef", selon elle.
Les
réformistes ont riposté : Laurent Berger, numéro un de la CFDT, s'est
défendu de tout partenariat avec le gouvernement et a dénoncé ceux qui
"restent au bord de la route, qui commentent, et qui finalement
n'apportent pas grand chose". Très remontée, la CFTC a "réaffirmé haut et fort sa totale indépendance à l'égard des partis politiques".
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