"On fait des compromis tous les jours" : comment les élus locaux jugent la crise politique

Sébastien Lecornu mène ce mercredi 8 octobre "d'ultimes négociations" pour trouver un compromis avec les différents partis (socle commun, opposition), et tenter de sortir de l'impasse politique. À l'échelle locale, plusieurs élus arrivent à travailler ensemble, malgré les différentes étiquettes politiques.

C'est le cas à Chevry-Cossigny, près de Melun, en Seine-Maritime. Le maire, Jonathan Wofsy, doit faire agrandir et rénover un bâtiment, mais l'instabilité politique empêche tous travaux : "Pour l'État, s'engager à des projets locaux, cela reste quelque chose de très compliqué. Et on a encore moins de visibilité depuis que le Premier ministre et le gouvernement changent tous les jours et au quotidien".

"Je suis intimement persuadé que c'est du terrain, de la vraie vie de tous les jours, qu'on arrivera à redonner confiance aux Français dans la politique au sens le plus noble du terme. On parle tout le temps de faire des compromis", souligne-t-il sur RTL. Le maire, divers-gauche, dit faire des compromis "tous les jours".

"Et même si j'ai bien conscience que ce ne sont pas les mêmes problématiques, je fais des compromis avec les membres du conseil municipal. Il y en a certains, je ne sais même pas, qui votent aux élections. En réalité, faire des compromis, on y arrive à l'échelon local. Faisons-le à l'échelon national dans l'intérêt des habitants.

Le désarroi des habitants

Dans le café-restaurant de la ville, les journaux tout chiffonnés sont sur les tables, et les chaînes d'infos à la télé, et pourtant, il y a défiance, la colère, un désamour de la figure politique. "Franchement, ça m'intéresse pas. La politique, c'est une catastrophe. On va être dans la merde. Tous pareils", a commenté un habitant sur RTL.

"Dans nos villes, on tient encore ce qui doit tenir. On tient encore le service public, on tient encore la proximité. La digue de ce qui tient encore, c'est les élus locaux qui l'ont. Tout à l'heure, monsieur, vous disiez qu'il faut trouver quelqu'un qui soit en capacité d'être ferme, mais aussi d'entendre ce que les gens disent. Et qu'aujourd'hui, on entend si on est sur le terrain (...) Localement, dans les villes et les villages, on arrive à faire des choses en commun", lui a répondu Jonathan Wofsy.