C'est un des nouveaux visages du gouvernement Élisabeth Borne. Pap Ndiaye est le nouveau ministre de l'Éducation nationale et de la jeunesse, en remplacement de Jean-Michel Blanquer, en place depuis 2017.
Cet historien de 55 ans, spécialiste de l'histoire des États-Unis et des minorités, était jusqu'à présent à la tête du Palais de la Porte-Dorée qui héberge le Musée national de l’histoire de l’immigration. Une fonction qu'il occupait depuis le printemps 2021, après avoir été nommé par... Emmanuel Macron.
Dans un portrait que lui avait consacré Le Monde, à la suite de cette nomination, le journal indique qu'il avait été choisi pour "apaiser les esprits", alors que les tensions identitaires étaient au plus fort. Lui voyait dans cette nomination la volonté de ne plus "mettre des pans de notre histoire sous le tapis".
De son côté, le sociologue Michel Wieviorka expliquait que le choix d'Emmanuel Macron était avant tout politique, "pour contrebalancer les positions des ministres Jean-Michel Blanquer, Frédérique Vidal et Gérald Darmanin, qui dénonçaient les "ravages de l’islamo-gauchisme".
Avec ce choix, Élisabeth Borne et Emmanuel Macron effectuent un virage à 180 degrés, puisque Pap Ndiaye est issu de la gauche. En 2012, il avait signé une tribune intitulée "pour une nouvelle République", en appelant à voter pour François Hollande. Mais l'homme de 55 ans, n'avait, jusque-là, jamais occupé de fonction politique.
Ce choix marque une différence notable avec Jean-Michel Blanquer, qui ces derniers mois abordaient beaucoup les questions de "communautarisme" et de "wokisme" avec l'école. Des termes toujours réfutés par Pap Ndiaye.
Lors de la passation de pouvoir avec son prédécesseur, le nouveau ministre de l'Éducation a rendu hommage à son "collègue historien" Samuel Paty, assassiné en octobre 2020, et prôné "le dialogue avec toute la communauté éducative".
"J'ai une pensée pour un collègue historien, Samuel Paty, dont l'exemple et la mémoire sont gravés dans nos esprits et dans nos cœurs", a déclaré Pap Ndiaye durant. sa première prise de parole en tant que ministre.
Pour ce spécialiste du consensus, la tâche est immense tant les élèves et les enseignants ont eu le sentiment d'être délaissés avec la crise de la Covid-19 et les nombreuses réformes du baccalauréat. Le syndicats de profs attendent un changement de méthode et veulent tourner la page Blanquer. Des revalorisations salariales sont également demandées.
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