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Face-à-face entre les forces de l'ordre et les zadistes à Notre-Dame-des-landes, le 15 avril 2018
Crédit : AFP / Damien MEYER
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On est très très loin du compte. Parce que La ZAD a horreur du vide. Donc dès qu'une grange est détruite, elle est reconstruite. Dès qu'un endroit est débloqué, les tracteurs de la Confédération paysanne réinvestissent les lieux. Dès qu'une route est libérée, une autre est barricadée. Et ainsi de suite.
Les forces de l'ordre (2.500 gendarmes quand même) sont au bout du rouleau. Quarante squats devaient être détruits la semaine dernière. Il y en a eu en fait vingt-neuf sur quatre-vingt-dix au total.
Il y avait 250 zadistes le lundi 9 avril. Ils sont 700 aujourd'hui. Et ceux qui arrivent en renfort, de France ou de l'étranger, ne viennent pas avec des petites fleurs dans les cheveux. Non, ils viennent plutôt avec des grenades à billes d'acier et des cocktail Molotov.
Vous savez, tous ces gens qui se font appeler "Camille". Filles et garçons, c'est leur nom de code pour rester anonymes. Parce qu'ils sont tellement courageux ! Enfin pas très courageux, mais sans foi ni loi en tout cas. Si bien que la situation n'est pas au point mort à Notre-Dame-des-Landes. Elle est pire qu'en début de semaine dernière !
Pourtant, on allait voir ce qu'on allait voir, c'était tous aux abris, planquez-vous les zadistes ! C'était "l'aéroport, non ; l'ordre républicain, oui !"
D'ailleurs le gouvernement et le Président avaient allègrement habillé le renoncement au projet d'aéroport, en promettant en contrepartie que Notre-Dame-des-Landes allait retrouver ses verts pâturages. Qu'enfin avec eux, la ZAD serait évacuée.
Sauf que ce n'est pas magique. Le gouvernement et le Président ont fait preuve d'un peu trop d'assurance en pensant qu'évacuer la ZAD serait plus facile sans l'aéroport. La petite musique qui consiste à faire croire que l'ordre est sur le point d'être rétabli est fausse. C'est en contradiction avec toute les images.
Le gouvernement avait laissé jusqu'au 30 mars aux zadistes pour déposer un projet agricole. Ce délai a été repoussé au 23 avril. Mais à la chambre d'agriculture, on n'a pas vu l'ombre d'une demande en trois mois.
Alors à l'Élysée, on a beau expliquer qu'après le 23 avril, le ménage sera fait, que plus rien ne sera possible ("Ils ont eu vingt ans pour réfléchir à leur projet", c'est ce que l'on explique dans l'entourage du Président), il n'empêche que le gouvernement est empêtré dans cette affaire. Et qu'il ne sait pas comment en sortir.
Parce qu'il est pris en étau entre la fermeté d'un côté et la peur de laisser un manifestant ou un policier sur le carreau. Sauf que de cette ambiguïté-là, il va falloir sortir. Parce qu'il y a une promesse (d'ordre républicain) qui a été faite.
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