Nicolas Sarkozy s'est exprimé pendant 45 minutes à l'antenne de RTL, ce mercredi 4 novembre. À un an de la primaire Les Républicains, comment ont réagi les ténors et candidats du parti ? Alain Juppé et François Fillon ne veulent
pas s'exprimer publiquement pour ne pas donner l’impression de se placer dans la
roue de Nicolas Sarkozy et de suivre son agenda. Ils présenteront leurs
propres propositions en janvier et Bruno Le Maire attendra un peu plus tard, comme l'expliquent
leurs entourages respectifs.
François Fillon a cependant confié à un proche que déléguer la sécurité routière aux sociétés d'autoroutes, comme le propose Nicolas Sarkozy,
"c'est une connerie. Les Français sont contre". Selon un filloniste, "les Français en ont ras-le-bol de changer de législation toutes les 5 minutes". "Privatiser
certaines missions d’accord, c’est déjà le cas pour la sécurisation de nombreux
bâtiments publics mais verbaliser sur l'autoroute doit rester à la police
nationale", estime le juppéiste Benoist Apparu. Le député-maire de Châlons-en Champagne explique à RTL qu'"armer les polices
municipales doit rester la prérogative du maire".
On les piège un peu parce qu'on les oblige à réagir de près ou de loin…
Une source sarkozyste
Autre mesure proposée par Nicolas Sarkozy : empêcher les trafiquants
de drogue de revenir dans leur quartier après leur peine. "C'est
infaisable", selon un proche de Bruno Le Maire. Même un
proche de Nicolas Sarkozy n’est pas convaincu. Certaines propositions "ne sont pas complètement
verrouillées" et plus embêtant, pas du tout bordées juridiquement. On est très loin du professionnalisme de la campagne de 2007. Il occupe l'espace mais globalement ça reste très classique. Il se remet certes au centre du jeu mais c’est très éphémère".
Selon un autre proche de
l’ancien chef de l’État, les deux principaux collaborateurs de Nicolas Sarkozy,
Frédéric Péchenard, ancien grand flic, et Michel Gaudin, ancien préfet de police
de Paris, ne croient pas à la faisabilité d’une "vigie" policière
dans "les quartiers les plus difficiles". Mais, un sarkozyste pur et
dur relativise les critiques des futurs rivaux de Nicolas Sarkozy à la
primaire : "On les piège un peu parce qu'on les oblige à réagir de près ou
de loin…"