Municipales à Paris ou législative partielle ? Rachida Dati entretient le flou et met en garde le camp Barnier
Rachida Dati a tenu une réunion publique dans un restaurant du VIIe arrondissement de Paris, entourée de ses militants, le 21 juillet. La ministre de la Culture a affiché sa volonté d'éviter toutes divisions avec Michel Barnier à neuf mois des élections municipales.
Candidate aux municipales à Paris ou candidate pour devenir la prochaine députée dans la 2e circonscription de Paris ? Depuis que le Conseil constitutionnel a invalidé l'élection du député macroniste Jean Laussucq pour irrégularités dans ses comptes de campagne, la guerre des droites refait à nouveau surface dans la capitale.
Michel Barnier, soutenu par Les Républicains dont Bruno Retailleau, a annoncé sa candidature dans la circonscription déclenchant la réplique immédiate de Rachida Dati dont l'entourage a indiqué qu'elle pourrait elle aussi se présenter face à l'ancien Premier ministre. En parallèle, la ministre de la Culture continue de se poser comme la candidate des Républicains, mais aussi de Renaissance pour les élections municipales de mars prochain.
C'est donc dans ce contexte que Rachida Dati a organisé un "café politique", autrement dit, une réunion dans une brasserie du VIIe arrondissement, entourée de ses soutiens et de militants, le 21 juillet.
Michel Barnier est "instrumentalisé", selon Rachida Dati
Si à première vue, sa prise de parole visait à souligner "la chance historique" de la droite "de gagner Paris", Rachida Dati a opéré un mélange des genres. Tantôt se projetant sur le poste de maire de Paris, tantôt comme adversaire à Michel Barnier. Mais tout en gardant une constante : éviter le poison de la division. "Michel Barnier a des ambitions nationales que je n’ai pas. Moi, j’ai des ambitions parisiennes", a-t-elle lancé.
Interrogée par une militante sur ses ambitions - députée ou maire de Paris - Rachida Dati a laissé entendre qu'une candidature de Michel Barnier à la législative partielle de la 2ème circonscription pourrait entraver sa victoire aux municipales à Paris. "La candidature de Michel Barnier, poussé par certains, laisse penser qu’il peut y avoir deux candidatures à Paris. C’est hors sujet", a-t-elle lancé.
Selon elle, l'ancien Premier ministre est "instrumentalisé par certains qui veulent la division". "Est-ce que je laisse la circonscription à des gens qui veulent l’instrumentaliser pour faire perdre Paris ?, a-t-elle faussement interrogé. Le calendrier, ce n’est pas moi qui le bouscule. Je ne pourrai pas laisser faire".
Des "trouillards" et des "losers"
Rachida Dati a ainsi mis en garde tous ses adversaires politiques, à savoir la gauche, les maires d'arrondissement de droite et aussi le camp Barnier. "Ce qui se profile, c’est un facteur de divisions (...) Si nous nous divisions, nous actons la défaite. Nous n’acterons pas la défaite", a-t-elle insisté.
Si la candidate aux municipales à Paris prône "l'unité", mot qu'elle a martelé trois fois de suite durant sa prise de parole, elle n'a pour l'instant pas adressé de main tendue à ses adversaires, mais plutôt des qualificatifs peu valorisants : "Petits bras, petits joueurs", des "trouillards", des "losers" qui "perdront tout".
Statut quo
L'entourage de Rachida Dati fait savoir que c'est à Michel Barnier de faire le premier pas, afin d'apaiser les relations et éviter toutes divisions. Et par "premier pas", le maire LR du VIe arrondissement Jean-Pierre Lecoq et proche de la ministre de la Culture a une idée bien précise de ce que pourrait être la branche d'olivier tendue par l'ancien Premier ministre. "On peut sortir par le haut de cette histoire. Michel Barnier devrait dire très clairement qu'il soutient Rachida Dati comme candidate à la mairie, et qu'il ne sera en aucun cas candidat au Conseil de Paris en mars 2026", a-t-il dit auprès de l'AFP.
Dans le camp Barnier, son entourage explique auprès de RTL que l'ancien premier ministre "ne prend et prendra part à aucune polémique". "Sa seule intention" étant "de se mettre au service de tous les habitants de ces trois arrondissements" et de les représenter à l'Assemblée nationale. "C'est sa seule intention et il n'est instrumentalisé par personne", ajoute un proche.
