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Mort de Robert Badinter : comment le RN cultive une certaine ambiguïté avec la peine de mort
Robert Badinter, décédé à l'âge de 95 ans, a été l'artisan de l'abolition de la peine de mort au début des années 1980. Sur cette thématique, le Rassemblement national a fait évoluer sa position ces dernières années.
Marine Le Pen à l'Assemblée nationale, le 4 juillet 2023.
Crédit : Emmanuel DUNAND / AFP
Robert Badinter est décédé dans la nuit du jeudi au vendredi 9 février à l'âge de 95 ans. Durant son passage au ministère de la Justice, l'ancien garde des Sceaux a mené de gros combats, notamment pour l'abolition de la peine de mort en 1981. Et 43 ans après, la classe politique française ne souhaite pas revenir sur ce sujet. Mais du côté de l'extrême droite, une certaine ambiguïté autour de la peine capitale est cultivée depuis plusieurs années.
Marine Le Pen a rendu hommage, ce vendredi, à Robert Badinter. Et cette ambiguïté du Rassemblement national autour de cette thématique a ressurgi. "On pouvait ne pas partager tous ses combats", a notamment réagi la cheffe de file des députés RN à l'Assemblée nationale. La position de la triple candidate à la présidentielle a varié depuis 2012. À l'époque, elle défendait la peine de mort, suivant ainsi la position de son père Jean-Marie Le Pen.
Pourtant, cinq ans plus tard, le rétablissement de la peine capitale disparaît de son projet. Elle en fera de même en 2022. Mais Marine Le Pen laisse ouverte l'idée d'un référendum d'initiative citoyenne (RIC) sur le sujet avant de finalement faire machine arrière et d'abandonner l'idée.
Dans les rangs de l'extrême droite, Éric Zemmour, lui-même favorable à la peine de mort, prenait certaines précautions oratoires pour défendre sa position avant la présidentielle de 2022. "Je ne pense pas qu’on ait bien fait de l’abolir. Je suis philosophiquement pour", assurait-il. Selon une récente enquête menée par l'Ifop, 80% des sympathisants RN sont pour la peine de mort et la moitié y est aussi favorable du côté des Républicains.
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