Entre 1963 et 1982, plus de 1.600 enfants réunionnais, reconnus pupilles souvent sans le réel consentement de leurs parents, ont été transférés en métropole et "accueillis" dans 64 départements. Un épisode méconnu de l'histoire contemporaine française. L'Assemblée nationale a enfin reconnu ce mardi 18 février la "responsabilité morale" de l’État dans cette migration forcée de ceux qu'on appelle "les enfants réunionnais de la Creuse".
Présentée par le groupe socialiste, cette résolution symbolique et
mémorielle, relative aux "enfants placés en métropole", a été adoptée
par 125 voix contre 14. Toute la gauche (PS, Écologistes, PRG, Front de
gauche et divers gauche) a voté pour, l'UMP contre, tandis que l'UDI
n'a pas pris part au vote.
Vingt-six de ces ex-enfants réunionnais étaient présents dans les tribunes du public, certains ayant fait spécialement le déplacement de leur île où ils sont retournés vivre. Après le vote, les députés de gauche se sont levés pour les applaudir. Le gouvernement, représenté par les ministres Victorin Lurel (Outre-mer) et Dominique Bertinotti (Famille), a apporté son "soutien sans réserve" à ce texte pour "tourner la page de cette double faute et de cette double peine".
Les députés se sont penchés sur un épisode méconnu de l'histoire contemporaine et l'émotion était palpable dans plusieurs interventions, dont celles des députées réunionnaises Ericka Bareigts (PS) et Huguette Bello (Gauche démocrate et républicaine) ou encore celle de Michel Vergnier, député PS de la Creuse où beaucoup d'enfants réunionnais avaient été déplacés.
Cette migration forcée était un des volets de l'action du Bumidom, le Bureau pour le développement des migrations dans les départements d'outre-mer. Créé en 1963, cet organisme d'État voulu par Michel Debré, député gaulliste de la Réunion, avait pour mission de solutionner "le problème démographique et social dans les départements ultramarins en organisant, favorisant et développant la promotion d'une émigration massive vers le territoire métropolitain", selon les termes de la résolution parlementaire. La Réunion, à cette époque, connaissait une démographie galopante, une grande pauvreté et un chômage à 60% qui faisait craindre aux responsables politiques une explosion sociale.
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