Les "Réunionnais de la Creuse" demandent le mea
culpa de la France. A l'initiative d'Ericka Bareigts, députée PS de la Réunion, l'Assemblée
nationale est amenée à se prononcer mardi 18 février sur une "résolution
mémorielle et sur la responsabilité morale de l’État" envers des
enfants exilés de l'île de la Réunion vers les départements ruraux.
De 1963 à 1982, 1.600 enfants issus du département de la Réunion et sans le réel consentement de leurs parents, ont été transférés en métropole. Ils ont ainsi été "accueillis" dans 64 départements.
A
l'époque, le gouvernement veut solutionner "le problème démographique et
social dans les départements ultramarins en organisant, favorisant et
développant la promotion d'une émigration massive vers le territoire
métropolitain", selon les termes de la résolution parlementaire.
Des promesses ont été faites à ces enfants : ils feront des études, trouveront un travail et pourront retourner sur leur île. Du côté des parents, on promet que leurs enfants recevront des soins et iront à l'école. Ils "verront la tour Eiffel". Ces jeunes déracinés atterrissent dans des familles d'accueils dans des conditions difficiles.
"Certains ont été accueillis en métropole dans des conditions détestables, couchant sur des matelas à même le sol, se sont suicidés, ou ont été hospitalisés en psychiatrie", raconte Ericka Bareigts, députée PS de la Réunion, au Parisien. "D'autres ont certes eu accès à une profession. Mais à quel prix !", souligne-t-elle.
Le scandale de ces enfants a été dévoilé par Jean-Jacques Martial. Il a
été placé en famille d'accueil à l'âge de 7 ans, chez des paysans, dans un
convoi de "250 marmailles qui allaient du nourrisson à l'adolescent",
explique-t-il.
En 2001, après avoir découvert qu'il avait une famille à
la Réunion, cet enfant déraciné a porté plainte contre l’État et demandé un
milliard d'euros de réparation pour son "enfance volée". Son action a
une portée symbolique. En 2005, l'Association des Réunionnais de la Creuse
saisit le tribunal administratif de Limoges, explique Le Parisien.
Désormais, une quarantaine de Réunionnais seront présents pour assister au débat à l'Assemblée nationale. Cinquante ans
après les faits, ils attendent que l’État reconnaisse sa responsabilité et
demande pardon.
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