1. Accueil
  2. Actu
  3. Les "Réunionnais de la Creuse" : ces enfants déracinés qui attendent le mea culpa de l'Etat
2 min de lecture

Les "Réunionnais de la Creuse" : ces enfants déracinés qui attendent le mea culpa de l'Etat

DÉCRYPTAGE - Cinquante ans après les faits, les "Réunionnais de la Creuse" demandent à l'État de reconnaître sa responsabilité morale dans leur déracinement.

Un père dépose ses enfants à l'école, le 3 septembre 2013 à Lyon (image d'illustration)
Crédit : JEFF PACHOUD / AFP
Marie-Pierre Haddad
Je m'abonne à la newsletter « Infos »

Les "Réunionnais de la Creuse" demandent le mea culpa de la France. A l'initiative d'Ericka Bareigts, députée PS de la Réunion, l'Assemblée nationale est amenée à se prononcer mardi 18 février sur une "résolution mémorielle et sur la responsabilité morale de l’État" envers des enfants exilés de l'île de la Réunion vers les départements ruraux.

1.600 enfants déracinés

De 1963 à 1982, 1.600 enfants issus du département de la Réunion et sans le réel consentement de leurs parents, ont été transférés en métropole. Ils ont ainsi été "accueillis" dans 64 départements.

A l'époque, le gouvernement veut solutionner "le problème démographique et social dans les départements ultramarins en organisant, favorisant et développant la promotion d'une émigration massive vers le territoire métropolitain", selon les termes de la résolution parlementaire.

Des promesses non-tenues

Des promesses ont été faites à ces enfants : ils feront des études, trouveront un travail et pourront retourner sur leur île. Du côté des parents, on promet que leurs enfants recevront des soins et iront à l'école. Ils "verront la tour Eiffel". Ces jeunes déracinés atterrissent dans des familles d'accueils dans des conditions difficiles.

À lire aussi

"Certains ont été accueillis en métropole dans des conditions détestables, couchant sur des matelas à même le sol, se sont suicidés, ou ont été hospitalisés en psychiatrie", raconte Ericka Bareigts, députée PS de la Réunion, au Parisien. "D'autres ont certes eu accès à une profession. Mais à quel prix !", souligne-t-elle.

Le scandale de ces enfants a été dévoilé par Jean-Jacques Martial. Il a été placé en famille d'accueil à l'âge de 7 ans, chez des paysans, dans un convoi de "250 marmailles qui allaient du nourrisson à l'adolescent", explique-t-il.

Une action en justice symbolique

En 2001, après avoir découvert qu'il avait une famille à la Réunion, cet enfant déraciné a porté plainte contre l’État et demandé un milliard d'euros de réparation pour son "enfance volée". Son action a une portée symbolique. En 2005, l'Association des Réunionnais de la Creuse saisit le tribunal administratif de Limoges, explique Le Parisien.
 
Désormais, une quarantaine de Réunionnais seront présents pour assister au débat à l'Assemblée nationale. Cinquante ans après les faits, ils attendent que l’État reconnaisse sa responsabilité et demande pardon.

La rédaction vous recommande

L’actualité par la rédaction de RTL dans votre boîte mail.

Grâce à votre compte RTL abonnez-vous à la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualité au quotidien

S’abonner à la Newsletter RTL Info
En Direct
/

Bienvenue sur RTL

Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur

Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.

Bienvenue sur RTL

Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio

Je crée mon compte