Migrants : Nicolas Sarkozy veut créer des centres de rétention aux portes de l'Europe
Le patron des Républicains propose de créer des centres, notamment en Afrique du Nord, où les demandes d'asile seraient étudiées avant que les potentiels réfugiés n'entrent dans l'espace Schengen.

Après avoir critiqué les prises de position de Marine Le Pen et François Hollande sur la crise des migrants, Nicolas Sarkozy a révélé ses propres propositions, ce samedi 5 septembre. Le président des Républicains se prononce pour des "centres de rétention" à l'extérieur de l'espace Schengen.
Pour Nicolas Sarkozy, qui clôturait l'université d'été des Républicains des Pays-de-la-Loire à La Baule (Loire-Atlantique), "le statut de réfugié politique fait partie de l'identité nationale française". "C'est justement pour ça que nous ne voulons plus de fraude au statut de réfugié politique", a-t-il affirmé. Selon lui, "le statut de réfugié politique doit être refusé ou accordé avant que la mer Méditerranée ne soit traversée", car "après c'est trop tard !"
L'ex-chef de l'État préconise des "centres de rétention dans les pays d'Afrique du Nord qui le voudraient, ou en Serbie et en Bulgarie, des pays qui ne sont pas dans Schengen". "On dit 'oui' ou on dit 'non', mais on n'aurait pas ainsi le drame de la Méditerranée", estime-t-il.
Juppé d'accord avec Hollande et Merkel
Nicolas Sarkozy réaffirme aussi la nécessité d'un "Schengen 2", dont "la condition préalable" serait que tous ses États membres aient "la même politique migratoire". "Je ne crois pas à une réforme de Schengen. Il faut refonder Schengen et l'Europe", a-t-il dit.
Comme lui, les autres ténors des Républicains présents à La Baule ont appelé à "ne pas confondre les migrants économiques et les réfugiés". "L'Europe est aujourd'hui tétanisée et divisée. La France doit prendre sa part de misère, mais pas toute la misère. Sinon, il y a risques de véritables séismes politiques et économiques", met en garde Alain Juppé. Selon lui, "il faut reprendre le contrôle de la situation. François Hollande et Angela Merkel proposent d'organiser des centres d'accueil d'urgence en Italie et en Grèce pour distinguer les demandeurs d'asile et les migrants économiques des réfugiés. Faisons-le (...) Des hommes et des femmes viennent de pays où ils ne sont pas persécutés et ne sont pas fondés à demander le droit d'asile", estime le maire de Bordeaux.
Fillon et NKM sur la même longueur d'ondes
Pour François Fillon, "nous avons le devoir de protéger les hommes, les femmes et les enfants qui fuient les massacres en Syrie, sinon nous ne serions pas dignes de notre héritage chrétien, nous ne serions pas dignes de la civilisation européenne dont nous nous réclamons". Il faut "organiser des lieux d’accueil dans les pays proches des zones de guerres. Traiter sur place les demandes d’asiles" mais, "en contrepartie, être intraitable avec les faux réfugiés, avec les migrants économiques que nous ne pouvons pas recevoir parce que nous n’en n’avons pas les moyens", juge l'ex-Premier ministre.
Nathalie Kosciusko-Morizet, de son côté, estime qu'"il ne faut pas confondre les réfugiés et le reste des migrants". "Il faut écarter le cynisme du FN et l'angélisme de la gauche", estime Bruno Retailleau, tête de liste dans les Pays-de-la-Loire pour les régionales.
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