En attendant de connaître la composition du gouvernement, Emmanuel Macron et Jean Castex sont entrés dans une période de réglage. Les premiers moments de ce nouveau duo sont intéressants à observer. Vendredi, à la passation de pouvoir, Jean Castex n’a pas un mot pour le président de la République, celui qui vient de le nommer.
Et quelques heures après, sur TF1, il annonce qu’il fera son discours de politique générale en milieu de semaine. Il le redit hier dans son interview au JDD... Avant d’être démenti par l’Élysée. C’est d’abord Emmanuel Macron qui fera une intervention. Le chef de l’État se pliera pour la première fois à l’interview du 14 juillet.
Et ensuite, et seulement ensuite, précise l’Élysée, Jean Castex fera sa déclaration de politique générale. Il s’était produit exactement la même chose avec son prédécesseur : Édouard Philippe à ses débuts.
Avant de faire son discours devant les députés, Emmanuel Macron avait convoqué les parlementaires à Versailles pour leur dire ce qu’il allait faire. Comme l’analysait un proche d’Édouard Philippe, amère, après son départ de Matignon, "Emmanuel Macron voulait toutes les commandes". C’est le retour de l’Hubris ou de Jupiter, en tout cas d’un président en première ligne, pour prendre les risques, les coups, et les succès.
Il n’a échappé à personne dans les allées du pouvoir que le directeur du cabinet de Jean Castex est un proche d’Emmanuel Macron. Emmanuel Macron avait déjà essayé de l’imposer à Édouard Philippe. C’est chose faite avec Jean Castex, la courroie de transmission sera donc assez courte.
Pourtant, Jean Castex se défend d’être un collaborateur du président. C’est normal, ce terme utilisé par Nicolas Sarkozy envers François Fillon n’était franchement pas aimable. Il correspondait à la vision qu’avait Nicolas Sarkozy du pouvoir et de son hyper-présidence qui avait d’ailleurs fini par lasser les Français. Jean Castex le dit au JDD : "Ma personnalité n’est pas soluble dans le terme de collaborateur". C’est l’autre fait de ce week-end.
Le nouveau Premier ministre affirme sa personnalité d’emblée. "Attention, prévient-il, je ne crois pas dans le consensus mou, le temps est à l’action". Hier soir, le nouveau Premier ministre est allé rendre visite à un commissariat à la Courneuve en Seine-Saint-Denis. "Vous attendez de nous des actes, a-t-il dit aux policiers. Ils viendront", avant de préciser que le ministre de l’Intérieur sera nommé aujourd’hui "sur sa proposition".
Y-a-t-il déjà de l’eau dans le gaz à la tête de l’exécutif ? À l’Élysée, on explique ne pas découvrir le premier ministre, l'un des conseillers d’Emmanuel Macron le précise. "Ce serait une erreur de croire que Jean Castex n’a ni conviction, ni caractère. 'Ce n’est pas un béni oui oui'. C’est quelqu’un qui a de la méthode et qui exécute".
Le Président qui décide, le Premier ministre qui exécute
Olivier Bost, éditorialiste politique de RTL
Le Président qui décide, le Premier ministre qui exécute. C’est bien l’idée à l’Élysée. Les choses sont claires. Et l’avantage avec Jean Castex, précise un proche d’Emmanuel Macron, c’est que "s’il y a des doutes pour une décision, c’est dit avant pas pendant". En creux, ce sont les défauts d’Édouard Philippe, ces défauts devenus insupportables qui sont pointés.
"Un nouveau chemin doit-être dessiné", a répété Emmanuel Macron sur les réseaux sociaux. Et pour ce nouveau chemin, Emmanuel Macron ne veut être ni contredit, ni ralenti.
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