Comme c'est désormais la tradition, Emmanuel Macron était à Clairefontaine avec les Bleus mardi 6 juin, à quelques jours du Mondial de football. Un président qui s'est mis dans les habits du coach. "Une compétition est réussie quand elle est gagnée", a-t-il dit. Une "amicale pression" ?
Amicale, amicale ! Il parlait de lui en fait, non ? Enfin, tout le monde ne s'appelle pas Macron ! Évidemment à ce niveau-là, l'important n'est plus seulement de participer. Mais Emmanuel Macron n'était pas là en tant que président supporter ! Non c'est le président-entraîneur qui est venu, le président-patron d'équipe.
Et il n'a pas réclamé que du fair-play, des efforts, de la confiance et de l'unité. Non, il a réclamé "la deuxième étoile, hein !". Autrement dit, un nouveau trophée après celui de 1998. Avouez qu'on est bien au-delà de simples encouragements.
Tous les présidents rêvent d'être le président d'un pays qui gagne. Ils ont cela en tête dès le rendez-vous de Clairefontaine. Au passage, vous savez que c'est Jacques Chirac qui a initié la visite à Clairefontaine. Tous les quatre ans, le président de la République (avant même d'être élu) sait qu'il a ce rendez-vous gravé dans son agenda.
Un rendez-vous qu'ils savent très bien mettre en scène. On se souvient des images de Jacques Chirac chaleureux avec les joueurs. On se souvient de Nicolas Sarkozy et François Hollande à table avec les Bleus. Et aujourd'hui Emmanuel Macron et son épouse Brigitte.
Alors bien sûr, Emmanuel Macron a en tête l'exploit des Bleus en 1998. Et Jacques Chirac, qui pourtant n'y connaissait pas grand-chose en football (lui c'était plutôt le sumo), y avait mis une telle ferveur qu'il avait damé le pion à Lionel Jospin qui, lui, était un grand fan de foot.
Sarkozy et Hollande, fans de foot, ont rêvé de voir en leur temps l'équipe de France aller loin. Parce qu’une compétition comme la Coupe du monde, c'est l'élan d'un pays derrière une équipe et un drapeau.
Le foot c'est de la politique. Cela n'enlève pas au président son adoration et son engouement pour ce sport. Il est un grand fan de l'OM, il assume totalement soutenir cette équipe. Il a fait du foot quand il était plus jeune. Il lit L'Équipe tous les matins. Il ne rate pas un match. Et quand il est à l'étranger, il s'arrange pour se faire envoyer les résultats.
Il n'empêche qu'il y a dans le foot une dimension politique. Parce que c'est un sport "populaire" qui touche toutes les catégories de Français. Et quand Emmanuel Macron demande aux joueurs "la deuxième étoile", il leur dit aussi : "Allez chercher la confiance, pour le pays".
Le Mondial, c'est une grande compétition. Cela veut dire que pendant un mois, une bonne partie des habitants de ce pays vont vibrer devant leurs télés. Même les sportifs du dimanche, et même ceux qui ne regardent pas le foot habituellement, vont se laisser tenter par les matchs des Bleus. Parce que c'est festif. Parce qu'à chaque match gagné, c'est du baume sur les plaies.
Et ça tous les présidents y pensent. Tous les présidents espèrent en bénéficier. Vous savez, Jacques Chirac avait obtenu son record absolu de popularité (entre 63% et 68%) entre le Mondial 98 et l'Euro 2000, deux victoires des Bleus !
On peut aussi considérer sagement comme le disait Alain Juppé : "Un peu d'optimisme et de joies partagés, ça compte aussi pour le moral".
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