Deuxième tentative pour déposer une motion de censure à gauche et deuxième échec. Face au passage en force de la loi Travail avec une nouvelle utilisation du 49.3 par Manuel Valls, certains députés socialistes ont voulu déposer une motion de censure à l'encontre du gouvernement. Le compte à rebours afin de récolter 58 signatures a de nouveau eu lieu mais le résultat a été le même : seules 56 voix ont été récoltées. Comme la première fois, deux voix manquent.
Le 11 mai dernier, des anciens ministres de Manuel Valls et François Hollande, comme Cécile Duflot, Aurélie Filippetti et Benoît Hamon, ont répondu présent à l'appel lancé par les frondeurs. Mercredi 6 juin, ils
ont réitéré leur choix. Quatre nouveaux députés se sont ajoutés aux frondeurs.
Il s'agit de Sylvaine Alaux, Philippe Baumel, Nathalie Chabanne et Hervé Feron. Mais si ce dépôt de motion n'a pas pu aboutir, c'est
parce que quatre autres députés qui figuraient parmi les signataires la
première fois, n'ont pas souhaité soutenir cette deuxième motion de censure. Il
s'agit d'Alexis Bachelay, Yann Galut, Laurent Kalinowski et Isabelle Bruneau.
Pourquoi ont-il signé la première fois et pas la deuxième ? "On a décidé de ne pas répéter le même message et de
ne pas entrer dans une logique de fracturation supplémentaire. La première
motion de censure permettait de faire pression sur le gouvernement et
d'adresser un message à l'exécutif", explique Alexis Bachelay, député
socialiste des Hauts-de-Seine joint par RTL.fr. Même constat du côté
d'Isabelle Bruneau, députée PS de l'Indre, contactée par RTL.fr : "La
première fois, il s'agissait d'une arme pour forcer au dialogue. Désormais,
c'est absurde et c'est un coup d'épée dans l'eau car la deuxième motion de
censure n'aurait pas abouti. Le symbole ne sert à rien".
Pourtant, leur avis concernant la loi Travail n'a pas
changé. Selon le député socialiste du Cher Yann Galut, joint par RTL.fr, "le contrat
de confiance est rompu. Les Français désapprouvent la loi Travail, les avis
favorables par rapport à la loi sont minoritaires auprès des syndicats et aussi
dans l'hémicycle".
Et l'événement qui a fait basculer ces députés est l'annonce fin juin par Jean-Christophe Cambadélis de la tenue d'une primaire de la gauche de gouvernement. Ce scrutin devrait permettre de "dégager un consensus et de taper du poing sur la table", estime Isabelle Bruneau. "La réponse politique n'est plus la motion de censure. Le rendez-vous se fera lors de la primaire. Nous ne soutiendrons pas François Hollande dans le cadre de la primaire. Il est le véritable responsable de cet échec. Nous proposerons une alternative", insiste Yann Galut. Déposer une candidature ou soutenir un candidat ? La question reste encore entière pour les députés.
Manuel Valls aurait dû démissionner
Yann Galut, député socialiste
Une chose est sûre, leur ennemi est Manuel Valls. Isabelle Bruneau estime ne pas pouvoir "cautionner l'attitude d'un ministre qui avait fait 5% à la primaire en 2011". Et d'ajouter : "C'est lui le frondeur". Les mots ne sont pas tendres non plus du côté d'Yves Galut : "Manuel Valls aurait dû démissionner. On ne va pas faire lui faire le plaisir de pouvoir nous exclure. Le Premier ministre veut récupérer le parti et nous expulser".
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