Loi Travail : "Avant le projet de loi El Khomri, il va falloir réformer la réforme", estime Alain Duhamel

François Hollande a été sifflé, insulté, hué, samedi 27 février au Salon de l'agriculture. "C'est plus qu'inquiétant, c'est alarmant", estime Alain Duhamel. "Ce n'est évidemment pas la première fois qu'un président de la République est conspué, et même insulté au Salon de l'agriculture, mais la grande différence, c'est que cette fois-ci, les agriculteurs, notamment les éleveurs, ne sont pas seulement en colère, ils sont réellement désespérés", analyse l'éditorialiste.

Selon lui, même si François Hollande n'est pas coupable, il est tout de même responsable. "Les réactions du gouvernement ont été trop lentes, trop partiales, et l'on s’aperçoit que d'une part notre influence à Bruxelles a décliné sans arrêt depuis le référendum de 2005, et d'autre part, comme souvent en France, au lieu de faire de la modernisation économique, on fait de l'accompagnement social", estime Alain Duhamel. 

Le projet El Khomri menace le gouvernement

Deuxième problème pour François Hollande, l'avant-projet de loi El Khomri sur la réforme du Code du travail , vient d'être reporté de deux semaines devant la forte hostilité des syndicats. "C'est l'autre incendie qui menace. Celui-là est paradoxal dans la mesure où l'idée est de vouloir simplifier et assouplir le Code du travail français", juge Alain Duhamel. "C'était une bonne idée, qui a marché hors de France, mais en France où on ne le fait pas, ça ne marche pas". L'éditorialiste explique qu'aux côtés des syndicats, même les plus réformateurs semblent hostiles à ce projet, "parce que ce qui a été une très bonne idée a été très mal présenté. Aujourd'hui, soit le gouvernement réforme la réforme, où il n'y arrive pas et finit par retirer la réforme".