Le linge sale se lave en famille, l'adage vaut pour le Front national. Seul parti de France à être dirigé depuis sa création par la même famille, le parti vogue au gré des tempêtes familiales dont la plus récente est la tentative d'éviction de Jean-Marie Le Pen par sa fille. Retour en six dates sur les grandes querelles frontistes.
- 29 juin 1960 : Jean-Marie Le Pen, 32 ans, député de la Seine, épouse Pierrette Lalanne, divorcée dix jours auparavant de Claude Giraud, ami du jeune époux. Leur première fille, Marie-Caroline est né quelques mois plus tôt, le 23 janvier. Deux autres filles suivront: Yann, née le 18 novembre 1963 puis Marine, le 5 août 1968.
- 10 octobre 1984 : Pierrette Le Pen quitte brusquement le domicile familial pour rejoindre un journaliste, Jean Marcilly, chargé d'écrire une biographie de Jean-Marie en prévision des élections au Parlement européen où il sera du reste élu, puis réélu jusqu'en 2014.
- janvier 1986 : les trois filles, alors âgées de 25, 22 et 17 ans, qui ont pris le parti de leur père, signent un communiqué dans lequel elles accusent leur mère d'être manipulée.
- mars-avril 1987 : le divorce est prononcé le 18 mars. Le Pen, qui a coupé
les vivres à Pierrette, ironise sur le sort de sa femme dans Playboy : Pierrette
demande un droit de réponse au mensuel et pose nue, vêtue d'un seul tablier de
soubrette. Les filles mettront des années à lui pardonner.
- fin 1998 : Marie-Caroline, conseillère régionale d'Île-de-France, décide de se rallier avec son mari Philippe Olivier à Bruno Mégret, dont l'exclusion du Front national a mené à une scission du parti et à la création du MNR (Mouvement national républicain). Elle tente en vain une réconciliation des deux parties. Son père la répudie en direct sur TF1 en s'en prenant "aux femmes qui ont l'habitude de suivre leur mari ou leur amant plutôt que leur père".
- 4 mai 2015 : après plusieurs semaines de conflit entre Le Pen père et fille, le bureau exécutif du parti annonce "la suspension" de Jean-Marie Le Pen de sa qualité d'adhérent au FN. Jean-Marie Le Pen dénonce "la félonie" que constituerait sa suspension et indique qu'une victoire de Marine à la présidentielle serait "scandaleuse".
Marion Maréchal-Le Pen, députée, fille de Yann, prend ses distances et demande au bureau politique du FN un délai de réflexion concernant sa candidature aux régionales de décembre en Paca.