Le Premier ministre a donné quelques indications sur les prochaines mesures fiscales, dans une interview au Journal du Dimanche d'hier. Il y des gagnants et des perdants avec le prochain budget.
Il y a deux catégories gagnantes, très nettement. Tout d'abord les salariés qui font des heures supplémentaires. Ils ne paieront plus de charges sociales sur ces heures surnuméraires, à compter de janvier prochain, ce qui va représenter, en moyenne, 200 euros par an de pouvoir d'achat supplémentaire pour les neuf millions de français concernés. Ça, c'est une bonne mesure.
L'autre catégorie gagnante, ce sont les entreprises, qui vont profiter, en 2019, de la superposition de deux mesures d’allègement du coût du travail : le CICE, créé par François Hollande, qui s'éteindra en 2020, et une nouvelle baisse de charges, créée par l'actuel gouvernement.
Un gros cadeau pour les entreprises. Ces deux mesures coûteront entre 35 et 40 milliards d'euros, cela peut donner un coup de fouet à l'emploi important mais il y a aussi les perdants. Les plus malheureux, ce sont les retraités, qui ne verront leurs pensions revalorisées de 0,3% seulement, et en 2019, et en 2020, alors que la hausse des prix, si l'on se fie à ce qu'on observe en ce moment, pourrait approcher les 2%.
Ça veut dire que sur deux ans, les retraités perdaient plus de 3% de pouvoir d'achat. Le tout après avoir été tondus par la hausse de la CSG, au 1er janvier dernier, par la non revalorisation des retraites complémentaires, auparavant, par la suppression de l'avantage fiscal réservé aux veufs et aux veuves... Au total, ça commence à faire pas mal. C'était souhaitable de rééquilibrer en faveur des actifs, on l'a dit à ce micro plusieurs fois. Mais là, c'est fait... Et lourdement.
Mais le déficit 2019 ne sera pas plus faible que celui de 2018. C'est le paradoxe, et c'est Édouard Philippe lui-même qui le dit, le déficit va se recreuser temporairement en 2019, sous l'effet des mesures pour les entreprises dont on vient de parler. On peut penser qu'il sera compris entre 2,5 et 3% du PIB, c’est-à-dire davantage que cette année. Ce serait une détérioration sensible, à contre-courant de ce qui se passe partout en Europe.
Donc pas d'économies, contrairement à ce qu'avait promis Emmanuel Macron ? Oui, l'État n'en fera que peu en 2019, tout comme il n'en avait fait que peu en 2018. Ce gouvernement n'a pas beaucoup d'ambition en matière de réduction de la dépense publique. Au lieu de repenser l'action de l'État, comme l'ont fait tous les pays qui ont réformé leur sphère publique, il pratique l'éternelle méthode du rabot, avec la désindexation des retraites et de certaines allocations.
Ça veut probablement dire qu'il va demander des économies ailleurs, dans le budget de la Sécurité sociale en particulier. La première escarmouche sur le financement des arrêts de travail de courte durée, qui ont sensiblement progressé, annonce de vigoureuses batailles pour les semaines à venir.
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