Le premier tour des législatives, c'est dimanche 12 juin. Les pronostics vont bon train. Une Insoumise rêve de voir la Nupes devant la macronie. Un scénario crédible si la mobilisation de la gauche est à la hauteur des sondages. Un tel résultat mettrait les nerfs de la majorité à rude épreuve. Car ne pas virer en tête moins de deux mois après la réélection du président serait un camouflet. Mais cette pression ne déclenche pas une panique générale, à en croire un conseiller : "la gauche n'aura pas de réserve de voix : quand on sera en duel face à la Nupes, la droite votera pour nous, et quand on sera en duel face au Rassemblement national (RN), la gauche votera pour nous". Bref du "tout sauf Mélenchon", du "tout sauf Le Pen". "Mais attention à ce qu'il n'y ait pas du tout sauf Macron", avertit un fidèle du chef de l'État.
Et que se passera-t-il s'il n'y a pas de candidat de la majorité au second tour ? La question a été posée mardi au petit déjeuner de la majorité, sans réponse à ce stade. "Pas de consigne de vote entre extrême gauche et extrême droite", préconise une élue. "Il faudra appeler à voter Nupes, c'est quand même pas pareil que le RN", réplique un cadre. D'autres suggèrent de faire du Mélenchon : à la présidentielle il avait dit "pas une seule voix pour l'extrême droite". En clair, la réponse macroniste n'est pas prête.
Il y aura des points chauds qui seront scrutés ce week-end, et notamment où des ministres se présentent. Car si un ministre est battu, il est déchu. Certains sont candidats dans des circonscriptions périlleuses, comme Amélie de Montchalin en Essonne. La gauche a fait plus de 40% au premier tour, Emmanuel Macron à peine 30%. La configuration n'est pas plus confortable à Paris pour Clément Beaune, avec une gauche à près de 46% le 10 avril. "Montchalin et Beaune sont poker face", raconte une ministre qui n'a pas décelé de fébrilité chez ses collègues. Ils se battent pour ne pas avoir de regret".
La Guadeloupe sera aussi à surveiller car Jean-Luc Mélenchon a fait 52% sur les terres de Justine Bénin, la secrétaire d'État à la mer. Moins de pression pour les autres ministres même si un proche du président prévient : "On en a vu plein de candidats qui doivent gagner et qui perdent".
Hors macronie, l'intérêt se portera sur les résultats dans le Var où Éric Zemmour est candidat. Un sondage Ifop pour LCI le donne qualifié au second tour face à la sortante LaREM, mais avec seulement deux points devant son rival RN. Dans le camp de Marine Le Pen justement, son porte-parole Julien Odoul va-t-il faire basculer la circonscription de l'Yonne ? Un marcheur est sûr qu'elle va tomber.
Côté gauche, verra-t-on Sandrine Rousseau se rapprocher du palais Bourbon ? L'écoféministe se présente à Paris et promet que ça va un peu déménager si elle est élue. Chez LR, il faudra voir si le numéro 3 du parti Aurélien Pradié, qui veut reconstruire la droite en tournant la page Sarkozy, s'en sort dans le Lot.
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