Le premier tour des législatives a lieu dans moins de 6 semaines et la macronie est toujours en train de plancher sur le casting. Les réunions succèdent aux conciliabules, des rendez-vous à l'Elysée autour d'Emmanuel Macron, ou dans le bureau de Richard Ferrand à l'Assemblée.
Une réunionnite aiguë sans jamais avoir tout le monde en même temps autour de la même table : diviser pour mieux régner. La première salve d'investitures est attendue demain ou jeudi. Objectif selon un cadre : "Une majorité solide et cohérente car il y a un vrai risque de guérilla parlementaire si LFI et le RN ont des gros groupes".
Pourquoi cela prend-il autant de temps ? Emmanuel Macron regarde chacune des 577 circonscriptions, tous les sortants ne vont pas être réinvestis. Gare à ceux qui n'ont pas voté les textes importants. D'ailleurs, il n'y a pas de réunion de groupe aujourd'hui, faute de fumée blanche et alors que les députés trépignent.
On travaille à un accord loyal avec Edouard Philippe, il n'aura pas zéro circonscription
Un artisan des négociations
Il faut aussi construire le meccano avec les desideratas de chaque partenaire. Si LaREM et le MoDem filent presque le parfait amour car "on ne joue pas aux gloutons", dit une centriste, il faut gérer les appétits des ralliés de gauche, du centre droit et d'Edouard Philippe. L'ancien premier ministre est accusé de jouer les "gros bras" en voulant envoyer des candidats Horizons face à des marcheurs, ou en voulant embarquer des députés LaREM dans son futur groupe.
Ces députés rebaptisés "les ragondins" par un dirigeant macroniste : "Ceux qui creusent des galeries, provoquant l'effondrement de la rive". "Il doit conquérir des nouvelles circonscriptions", tempête une députée.
Bonne ambiance... Même si un artisan des négociations le certifie : "On travaille à un accord loyal avec Edouard Philippe, il n'aura pas zéro circonscription, on est sérieux quand même !". Un autre traite de "nuisibles", ceux qui veulent rendre impossible l'entente avec le maire du Havre. Heureusement qu'ils ont gagné sinon l'ambiance serait exécrable.
La salle d'attente du jour est pour les LR qui veulent rejoindre la majorité. Pour eux, il ne se passe pas grand-chose à ce stade. certains sont gérés par le conseiller à l'Elysée Thierry Solère, d'autres par Bruno Le Maire, ou encore Gérald Darmanin.
C'est simple : chaque ex-LR joue les agents recruteurs. Nicolas Sarkozy, pas encore rentré de vacances, a plein de rendez-vous avec des députés LR à son retour. Seront-ils exonérés de candidat En Marche face à eux aux législatives ? C'est encore très flou.
"On fera du cas par cas, avance un cadre, selon qu'ils disent du bien de macron depuis des mois ou depuis 3 jours, ou si ça peut être des prises de guerre". Un ministre anticipe les problèmes : "Ça va être compliqué d'expliquer localement qu'il faut tendre la main à des gens qui nous ont craché dessus pendant 5 ans, en plus leur loyauté n'est pas garantie".
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