Après un gros trou d'air au deuxième trimestre, la croissance revient avec une performance médiocre. L'Insee vient d'annoncer, vendredi 28 octobre, une croissance à 0,2% pour ce troisième trimestre de l'année. Le ministre de l'Économie est des Finances, Michel Sapin, estime que ce chiffre "n'est pas une déception". "Si le constat est de dire qu'en Europe ou en France, la croissance est là mais pourrait être plus forte, c'est exact", reconnaît-il toutefois. Ce chiffre du troisième trimestre "rend difficile d'atteindre 1,5%" selon le ministre.
Michel Sapin tient quand même à rassurer. "C'est très exactement ce que l'Insee prévoyait il y a de cela quelques semaines, donc nous sommes exactement en ligne avec les prévisions", calme le ministre, qui propose de "tout faire pour qu'au niveau européen comme au niveau français, la croissance puisse s'accélérer". "La reprise en France est là depuis l'année 2015. En 2016, elle sera de nouveau légèrement supérieure à celle de 2015 et en 2017, elle sera aussi légèrement supérieure ou égale à celle de cette année", rassure-t-il.
"La croissance est là, affirme Michel Sapin. En 2012, elle n'était pas là, ni en 2013 ni en 2014", affirme-t-il. Celui-ci invite à s'intéresser à "ce qu'il y a derrière ce chiffre de la croissance". Malgré un chiffre de l'investissement des entreprises négatif pour ce trimestre, le ministre de l'Économie et des Finances insiste sur la "reprise de l'investissement" sur la globalité des trois trimestres écoulés. "C'est la première fois depuis 2011".
Michel Sapin met également l'accent sur "les créations d'emplois dans le secteur privé" qui ont repris, avec la création de "130.000 emplois nets", ce qui explique un recul du chômage au mois de septembre. "Il faut s'habituer à ce qu'il faille moins de croissance pour créer plus d'emploi. Aujourd'hui, aux alentours de 1,3 ou 1,5%, nous créons suffisamment d'emploi pour faire reculer le chômage", affirme-t-il. Pour autant, "le dernier chiffre rend difficile d'atteindre 1,5%" pour la croissance de l'année 2016, reconnaît le ministre de l'Économie.
Michel Sapin évoque "trois points qui ont pesé négativement sur la croissance de cette année" : "les grèves du printemps", "les effets des attentats sur le tourisme" ou encore "la situation très dégradée dans le domaine de l'agriculture". Ces éléments perturbateurs sont liés, selon le ministre, à "des événements ponctuels, dont on peut dire et espérer qu'il ne se reproduiront pas".
François Hollande a estimé vendredi que la France était "sur un sentier de croissance même si elle est encore trop faible", commentant l'annonce par l'Insee d'une progression de 0,2% du PIB au troisième trimestre, au détour d'un hommage à l'action du Conseil économique, social et environnemental (CESE).
"Nous avons pris (...) des mesures qui ont permis de redresser les comptes du pays et de retrouver un sentier de croissance même si elle est encore trop faible", a déclaré le chef de l'Etat lors d'un discours à l'occasion du 70e anniversaire du CESE.