L'islamo-gauchisme "gangrène"-t-il l'université française ?
ÉDITO - Les propos de la ministre de l'Enseignement supérieur ont suscité une vive polémique. Mai qu'en est-il vraiment ?

Dimanche, la ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a fait polémique en estimant que "l'islamo-gauchisme" gangrène aujourd'hui l'université française. Elle a même lancé une enquête auprès des chercheurs du CNRS afin de distinguer ce qui relève de leur travail, la recherche académique, et ce qui serait du militantisme ou de l'opinion.
Les propos de la ministre ont suscité un tollé, Mélenchon allant jusqu'à parler de "maccarthysme". Ce n'est pas la première fois que le terme "d'islamo-gauchisme" est employé par un membre du gouvernement. Après l'assassinat de Samuel Paty, Jean-Michel Blanquer l'avait utilisé pour dénoncer le rôle de ce courant à l'université.
C'est le philosophe Pierre-André Taguieff qui, le premier, avait employé ce terme au début des années 2000, observant une alliance entre militant d'extrême gauche et islamistes.
L'influence grandissante de l'idéologie indigéniste
Cela fait des années que des intellectuels donnent l'alerte sur l'influence grandissante de l'idéologie "décoloniale" ou "indigéniste", qui fait de toute critique de l'islamisme un acte néo-colonialiste.
Une des vitrines de cette idéologie est le Mouvement des indigènes de la République, dont la porte-parole avait déclaré que son courant "rayonnait dans toutes les universités françaises". Il y a donc de sérieuses raisons de s'inquiéter.