L'affaire suscite forcément de l'inquiétude dans la majorité. Je vous livre la remarque d'un député de La République En Marche : "En ce moment, nous avons un problème sur le sujet du pouvoir d'achat. Le ministre qui devrait être sur tous les plateaux de télé et de radio pour faire de la pédagogie, c'est Gérald Darmanin, et il n'est pas là !"
On voit bien qu'au-delà de savoir ce qu'il y a derrière ces plaintes - est-ce que c'est vrai, est-ce que c'est faux ? -, la majorité redoute que ces affaires entravent la capacité du ministre à communiquer et surtout à agir. Je peux vous dire que certains députés vont même jusqu'à espérer que le ministre se mette en retrait pour protéger le président de la République.
Emmanuel Macron a mis en garde contre "La République du soupçon". Parce que comme chacun sait, le soupçon est un poison, comme la rumeur est un poison. Mais cette "République du soupçon", pardon, mais elle n'est pas seulement le fait des médias, comme l'entend le chef de l'État.
Cette "République du soupçon", chacun l'alimente un peu à sa façon. Cette "République du soupçon", elle est à géométrie variable. Je m'explique. Regardez : lors de la première plainte pour viol contre Gérald Darmanin, le Président comme le premier ministre ont exprimé leur pleine "confiance" envers le ministre. Lors de la deuxième plainte pour abus de faiblesse, Édouard Philippe a appelé "à respecter la parole de la plaignante ainsi que la présomption d'innocence".
Donc, dans un premier temps on fait "confiance" au ministre, et on ne fait pas mention de la plaignante. Et dans un deuxième temps, la plaignante est apparue et la confiance a disparu. Les éléments de langage ne sont plus les mêmes.
Qu'est-ce qu'il faut comprendre ? Que l'exécutif est devenu prudent ? Que la République du soupçon a gagné les rangs du gouvernement ? Est-ce qu'il faut comprendre que cela fragilise la jurisprudence Balladur, cette règle selon laquelle un ministre peut rester au gouvernement tant qu'il n'est pas mis en examen ?
Une règle qui, je le rappelle, a déjà été ébranlée au moment des affaires Bayrou, Ferrand et Sarnez, qui ont dû démissionner avant même qu'une enquête ne soit ouverte contre eux.
Une situation très embarrassante pour l'Élysée ? Ah ce n'est pas un petit caillou dans la chaussure ! Il y a non seulement ce casse-tête juridique : est-ce que la règle dont on vient de parler, qui n'a pas été appliquée pour Bayrou ou Ferrand, peut tenir pour Darmanin ? Mais il y a aussi la dimension morale. On est sur des accusations de chantage sexuel.
Par ailleurs, il n'y a pas que Darmanin. Nicolas Hulot s'est défendu la semaine dernière contre une plainte pour agression sexuelle - une plainte classée sans suite et prescrite. Alors rien ne dit que les ministres sont coupables. Rien ne dit non plus que la parole des plaignantes est parole d'Évangile.
Mais voilà deux ministres, deux piliers du gouvernement - d'un côté celui qui fut une prise de guerre à droite, et de l'autre l'écolo le plus demandé en haut lieu - qui se retrouvent dans la tourmente. L'un qui se défend contre la "rumeur" ; l'autre, contre la "calomnie". Comme le dit Marlène Schiappa, la ministre à l'Égalité entre les femmes et les hommes, "ce n'est pas une situation très agréable".
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