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Jules Ferry, le ministre de l'Instruction qui n'était pas "à cheval sur l'orthographe"

PORTRAIT - Jules Ferry, le père de l'école publique laïque, gratuite et obligatoire, était en réalité un progressiste à l'ancienne.

Jules Ferry
Crédit : AFP
Isabelle Choquet
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Jules Ferry, pour nous, c'est l'école de papa et même d'arrière-grand-papa... L'école des hussards noirs de la République, celle des plumes sergent major et des leçons de morale. La tradition quoi. Celle qui nous arrache parfois un petit soupir de nostalgie.

Mais Jules Ferry en fait, il est de notre temps. Vous pensez qu'il faut revenir aux fondamentaux, lire, écrire, compter ? Pour lui, au contraire, il fallait élargir l'enseignement. Il fallait des leçons de choses, du travail manuel, du chant, des sorties au musée. "Pourquoi tous ces accessoires ? Parce qu'ils sont la chose principale", disait-il.

Le ministre de l'Instruction voulait des élèves qui comprennent plus qu'ils n'apprennent... Pour lui la récitation, le par cœur, c'était avant, à l'école catholique, avec un maître qui dispensait la bonne parole à des élèves totalement passifs. Et du coup, vous n'allez pas le croire : Jules Ferry n'était pas très à cheval sur l'orthographe. "Mieux vaut être capable d'écrire une lettre ou de rédiger un récit, dit-il, dût-on le semer de quelques fautes".

L'école de Jules Ferry, ça n'est pas l’Île aux Enfants

En même temps, l'école de Jules Ferry, ça n'est pas l’Île aux Enfants. C'est l'école de l'égalité, mêmes chances de départ pour tous, y compris les filles. Mais, c'est aussi l'école de la sélection, vive les classements, honneur aux bons élèves, honte aux cancres, ça fera de jolis poèmes plus tard. Une école de la discipline. Pour tous d'ailleurs. En bons soldats, les instituteurs n'ont aucune liberté pédagogique.

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Et puis au nom de l'unité de la Nation, on ne parle que le Français, et Jules Ferry est vu comme le fossoyeur des langues régionales. Dans les territoires en revanche, il défend la langue arabe et les écoles kabyles. Il dénonce aussi la traite des noirs. Mais son discours colonialiste lui vaut les foudres de Clémenceau. "Les races supérieures ont le devoir de civiliser les races inférieures", voilà ce qu'il dit.

En fait, l'école ou l'Empire, même combat :  le progrès. C'est l'héritage des Lumières. Jules Ferry est un républicain fervent, austère même, pas très populaire. Le Vosgien athée et franc maçon rêve d'une humanité "sans Dieu ni roi". On n'est pas loin du "ni Dieu ni maître" des anarchistes.

Le premier instituteur de France

Mais le grand soir, il n'y croit pas. Il a été trop déçu en 1848. C'est un modéré, athée mais pas anticlérical. Ce qu'il veut surtout, ce sont des citoyens libres, autonomes. Il est l'homme du mariage civil, c'est lui qui a signé les lois sur la liberté de réunion, la liberté syndicale, la liberté de la presse...

Mais il reste avant tout comme le premier instit de France. Plus de 600 écoles portent son nom, c'est le record... Et le comble, figurez-vous, c'est que Jules Ferry n'avait pas d'enfants.

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