Jean-Luc Mélenchon "choisit l’abandon" : la nouvelle charge de François Ruffin contre LFI

François Ruffin ne se contente pas de prendre ses distances avec la France insoumise, il règle désormais ses comptes avec Jean-Luc Mélenchon. Et une fois n'est pas coutume, le député de la Somme détaille son projet politique dans un nouveau livre. 

Dans Itinéraire. Ma France en entier, pas à moitié !, publié aux éditions Les liens qui libèrent, l'électron libre de la gauche dénonce la campagne "au faciès" menée lors des élections législatives de 2022. Dans un extrait cité par nos confrères du HuffPost, François Ruffin écrit : "Dans les immeubles d’Amiens nord, quand je tombais sur un noir ou un arabe, je sortais la tête de Mélenchon en bien gros sur les tracts. C’était le succès presque assuré". Il poursuit : "Mais dès qu’on tombait sur un blanc, ça devenait un verrou".

Sur BFMTV, François Ruffin exprime même sa "honte" envers ce procédé. "C’est un souci, je l’ai éprouvé comme une honte quand j’en venais à faire ça. Malheureusement, je me confiais à mes camarades qui me disaient faire la même chose", a-t-il déclaré. 

Un élargissement de la base électorale

Une fois de plus, François Ruffin exprime son désaccord profond quant à la stratégie politique menée par la France insoumise. L'élu de la Somme a aussi réagi aux propos de Jean-Luc Mélenchon, captés par l'émission Quotidien, où l'ancien candidat à l'élection présidentielle appelle à "mobiliser la jeunesse et les quartiers populaires". En marge de la manifestation pour demander la destitution d'Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon a poursuivi : "Tout le reste, laissez tomber, on perd notre temps". 

Un désaccord électoral et moral

François Ruffin dans "Le Nouvel Obs"

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François Ruffin, lui, prône un élargissement de la base électorale à gauche. Il va même plus loin en évoquant dans Le Nouvel Obs "un désaccord électoral et moral". "Comment être majoritaire en étant si bas chez les retraités, les employés-­ouvriers, ceux de la France périurbaine ou rurale ? Quand bien même, par miracle, nous l’emporterions, comment transformer en profondeur la société en étant rejetés, détestés par les trois quarts des habitants ?", interroge-t-il.

Dans cet entretien, l'élu estime que le leader de la France insoumise estime que "les territoires qui ont voté RN n’ont jamais accepté la ­démocratie et la ­République". "Il essentialise des régions entières, le Nord-Pas-de‑Calais, la Picardie, le 'Midi rouge', qui ont élu des députés communistes et socialistes pendant un siècle… Et il ajoute : 'Pour dénazifier l’Allemagne, ça a pris un demi-siècle, alors bon…'. Il choisit l’abandon, et découpe la France en 'segments'".

Sur BFMTV, François Ruffin enfonce le clou. "Est-ce que c’est perdre son temps de parler aux éboueurs d’Abbeville qui se lèvent à quatre heures du matin et viennent de perdre leur prime ? Est-ce que c’est perdre son temps de parler à l’aide-soignante qui se prive de vacances et ne pourra pas offrir à sa fille son activité poney ?", a-t-il expliqué. "Même s’ils ne votent pas pour nous, c’est l’honneur de la gauche, son devoir de parler des classes populaires et pas à moitié. Choix nous sépare avec la direction des insoumis, est-ce qu'on parle au pays en entier ou au pays à moitié", répond-il à la France insoumise.

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