Grand Corps Malade, Julien Doré, Oshi, ou Eddy de Pretto... En voilà quelques uns qui ne feront pas partie du comité de soutien du candidat Macron. Pour dénoncer le deux poids, deux mesures, ils détournent leurs affiches en remplaçant "concert" par "meeting" ou en se représentant sous les dorures de l'Elysée. Et c'est vrai que ces contraintes, c'est un coup rude pour un secteur déjà fragile.
Les concerts sont très encadrés, plus que les meetings. Notre Constitution garantit la liberté d'opinion et le droit pour les partis politiques d'exercer leurs activités. C'est pour ça qu'on ne peut pas exiger de passe sanitaire pour les réunions politiques, ni a fortiori dans les bureaux de vote, comme le Conseil constitutionnel l'a précisé en novembre.
Le gouvernement s'appuie sur cette base juridique. Il y a aussi, bien sûr, un calcul politique de sa part: éviter de se mettre l'opposition à dos. Mais peut-être qu'il n'avait pas anticipé la réaction des artistes.
Les meetings restent donc autorisés. Pendant le premier confinement, ils étaient interdits. À l'époque, en pleine campagne municipales, il n'y avait ni masques, ni vaccin. Et personne n'a contesté la suppression des meetings. Pour la présidentielle, à ce stade il n'y a pas de contrainte pour les réunions publiques. Mais la majorité a dit très vite qu'elle appliquerait quand même une jauge et demanderait le passe sanitaire. C'est un peu hypocrite.
Les règles méritent d'être précisées. Gérald Darmanin va réunir les formations politiques pour voir comment concilier libertés démocratiques et sécurité sanitaire. Y aura-t-il des jauges imposées ou recommandées ? On verra.
De toutes façons, les équipes des candidats ne le cachent pas, les meetings à 20.000 personnes, c'est fini. Pas seulement à cause de la crise sanitaire, mais parce que ça coûte très cher. Surtout, il y a beaucoup moins de militants. Mais les candidats rivalisent d'imagination pour faire, quand même, de belles images télé.
Pour les concerts, ça peut bouger. En Belgique, la justice vient d'annuler la fermeture des salles de spectacles. Ça peut donner des idées ici. Il y a d'ailleurs un argument : le concert test d'Indochine, fin mai à Bercy, a fait la preuve que c'était possible d'assister à un concert sans contamination massive : 4.500 spectateurs debout et masqués. Seules 8 personnes ont ensuite été testés positives.
Autrefois Barbara ou Renaud s'engageaient pour Mitterrand. Aujourd'hui, les artistes sont très réticents à associer leur image à celle des politiques. Ils préfèrent militer pour des causes. C'est très respectable. Mais la vie démocratique est rythmée par des rendez-vous, les élections, et des rites, les campagnes. Et il faut que ce soit l'affaire de tous, pas seulement celle des politiques. C'est à ce prix là que la démocratie peut rester en bonne santé.
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