Emmanuel Macron n'a-t-il pas, par ses dernières déclarations critiques envers Israël, donné de l'eau au moulin de ses opposants de La France Insoumise, très vocaux sur la question du conflit entre l'état hébreu et les Palestiniens ? "Le fait de renforcer la position de la France insoumise dans le débat public - qui n'a pas manqué de s'appuyer sur les déclarations du chef de l'État - c'est quelque chose que je trouve regrettable", a déclaré le 1ᵉʳ novembre 2024 Yonathan Arfi. Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a tempéré son analyse en reconnaissant qu'Emmanuel Macron n'était pas aligné sur les positions du mouvement de gauche ou responsable d'une forme d'antisémitisme aujourd'hui.
"[Emmanuel Macron] a rappelé le droit d'Israël à se défendre y compris devant le Parlement marocain il y a quelques jours, mais je regrette aujourd'hui que des élus de la France insoumise puissent malheureusement s'appuyer sur des déclarations récentes du chef de l'État pour justifier leurs propres positions, a-t-il insisté. Je trouve ça dommage de renforcer la position de la France insoumise aujourd'hui sur ce sujet.
De là à imaginer une rupture ferme entre les juifs de France et le locataire de l'Élysée ? Le président du Crif n'y croit pas. "Il y a eu incontestablement des moments de tensions. C'est une crise qui comme toutes les crises peut se surmonter et se surmontera je l'espère très rapidement", a-t-il conclu sur l'antenne de RTL.
Le 15 octobre, Emmanuel Macron avait estimé devant ses ministres que Benyamin Netanyahu ne devait "pas s'affranchir des décisions de l'ONU", et "ne pas oublier que son pays a été créé par une décision de l'ONU". Une allusion au vote en novembre 1947 par l'Assemblée générale des Nations unies du plan de partage de la Palestine en un État juif et un État arabe. Cette déclaration rapportée sur la création de l’État d'Israël avait déclenché une importante polémique, avec un communiqué au vitriol de Benyamin Netanyahu, l'indignation des institutions juives de France et d'une partie de la classe politique.
Deux jours plus tard, à Bruxelles, le chef de l'État français a fait remarquer que la France n'avait "jamais fait défaut" à Israël, assurant que les gouvernements successifs et lui-même avaient toujours "lutté contre toute forme d'antisémitisme". Emmanuel Macron a également ajouté qu'il n'y avait pas d’ambiguïté : "la France s'est toujours tenue aux côtés d'Israël". "Cet engagement demeure, comme nous l'avons encore montré cette année en participant à la défense d'Israël" face aux attaques de l'Iran et des Houthis, a-t-il souligné.
Agacé par la polémique née de ces propos rapportés, Emmanuel Macron avait fustigé le "délitement du débat public" et le "manque de professionnalisme des ministres qui ont répété des propos déformés, des journalistes qui les ont repris et des commentateurs qui ne se sont pas attardés à la réalité et à la véracité de tels propos". Une attaque contre la liberté de la presse que n'a pas apprécié l’Association de la presse présidentielle qui a souligné que cette attaque élyséenne mettait "gravement en cause la déontologie de la presse qui enquête et recoupe ses sources avec rigueur" ses informations. "La définition du journalisme ne saurait être une prérogative présidentielle", a pointé le collectif.
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