Guerre en Ukraine : "L'UE et la France sont en train de sortir de l'Histoire", affirme Manon Aubry sur RTL

Lors d'une grande conférence de presse tenue ce jeudi 13 mars, Vladimir Poutine a affirmé son soutien à un cessez-le-feu avec l'Ukraine, sous un certain nombre de conditions. Dans son discours, le président russe a notamment remercié son homologue américain, Donald Trump, pour le temps passé à travailler sur la question. 

"Ce qu'illustre la méthode Trump, c'est que l'Union européenne et la France sont en train de sortir de l'Histoire", affirme sur RTL la députée européenne Manon Aubry, invitée de la matinale de ce vendredi 14 mars. "L'Union européenne est, en quelque sorte, réduite au rôle de spectateur, de commentateur faute de pouvoir être acteur. Et je le regrette puisque si Trump demain organise les conditions de la paix, il l'organise à ses conditions à lui, pas aux conditions de l'Union européenne."

"Nous avons dit depuis le départ, affirme la députée européenne LFI, à la fois qu'il faut un soutien à l'Ukraine, y compris financier et de l'autre côté, on ne peut pas se servir de ce contexte pour alimenter les craintes de la guerre, préparer les esprits à la guerre et demander des sacrifices fondamentaux". 

La seule guerre qu'ils sont en train de préparer, en réalité, c'est une guerre sociale

Manon Aubry, députée européenne LFI sur RTL

"Je veux alerter, y compris sur la scène européenne, poursuit-elle. Va être adopté sans vote du Parlement européen, de l'argent sonnant et trébuchant pour des chars d'assaut, alors qu'il en manque pour les hôpitaux. Il y a un sujet sur ce deux poids deux mesures."

Le 13 mars dernier a eu lieu une réunion d'information entre le Premier ministre, le ministre des Armées et les groupes parlementaires sur la situation en Ukraine. Manon Aubry explique avoir participé à cette réunion. "Quand j'ai demandé pourquoi la France annonce un investissement de 100 milliards d'euros dans l'armée, François a répondu que c'était un extincteur."

"Je lance l'alerte, poursuit Manon Aury, parce qu'on discute déjà d'avoir à travailler jusqu'à 70 ans, comme c'est le cas au Danemark, le ministre des Affaires européennes, Benjamin Haddad, parle déjà d'une retraite par capitalisation... Donc oui, la seule guerre qu'ils sont en train de préparer, en réalité, c'est une guerre sociale. Une guerre sociale contre nos acquis sociaux, contre notre modèle social. Nous voulons une économie qui est fondée sur nos besoins, à la fois sur nos besoins en matière de défense, mais aussi nos besoins en matière sociale, nos besoins en matière écologique.