C'est lamentable et indigne. Lui ancien président de la République sous-entend que les institutions ne sont pas à la hauteur, que la rue doit s'imposer. Il dit qu'il faut trouver le compromis, comme il l'a toujours fait. Lui président de la République, des bonnets rouges à Léonarda, avait théorisé la stratégie du recul.
Alors, bien sûr, il a le droit de défendre son bilan. Mais il n'est pas un simple commentateur politique, c'est l'ancien président de la République. Sa prise de parole devrait avoir du poids. Quelles perspectives propose-t-il aux "gilets jaunes" ? Les mêmes que celles qu'il avait proposé aux sidérurgistes de Gandrange quand il leur avait fait croire à la réouverture des hauts fourneaux ?
Les mêmes qu'il avait annoncé à Goodyear lorsqu'il leur avait fait croire à l'interdiction des licenciements boursiers ? Les mêmes perspectives qu'il avait fait miroiter au Bourget lorsqu'il avait pointé le monde de la finance en ennemi, avant d'admettre que ce monde-là était incontournable ?
Si la présidence Hollande avait ébloui les Français, ça se saurait. Si la présidence Hollande avait obtenu des résultats mirobolants, ça se serait vu. Est-ce le rôle d'un ancien chef de l'État d'en rajouter ? Sur le fond, Emmanuel Macron a raison. La France a besoin d'être remise en marche.
Dans sa chronique de ce matin à l'antenne, François Lenglet révélait un chiffre implacable. En France, un seul Français sur trois travaille. Un seul Français sur trois pour fabriquer à haut régime le carburant nécessaire au financement des 750 milliards alloués chaque année à leur redistribution.
Macron a raison sur le fond, mais il gâche tout sur la forme
Olivier Mazerolle
Emmanuel Macron a raison de vouloir réactiver le travail parce que l'emploi est nécessaire pour financer la solidarité. François Hollande le sait, parce qu'il l'a éprouvé. Il avait compensé le manque par l'impôt. C'est précisément ce que reprochent les "gilets jaunes". Il avait renoncé à réformer, ce que souhaite faire Emmanuel Macron.
Au départ, les Français étaient prêts à essayer le macronisme pour sortir des échecs répétés. Mais le ressort est cassé parce qu'Emmanuel Macron n'a pas tenu sa promesse de gouverner autrement. Il ne trouve pas les mots qui touchent, qui susciteraient une adhésion. Cette nuit en Argentine, devant la communauté française, il a expliqué entendre la colère légitime et l'impatience de ceux qui veulent vivre mieux.
Mais il annonce qu'il va poursuivre son action, sans jamais reculer. Il n'est pas psychologue alors que la psychologie fait partie de l'arsenal politique. Il donne le sentiment de ne pas comprendre qu'il préside la France, un pays qui a l'idéal de solidarité chevillé au corps.
Pour faire passer des mesures qui tranchent avec les habitudes, il lui faut prouver que cet idéal n'est pas absent de ses préoccupations. Macron a raison sur le fond, mais il gâche tout sur la forme.
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