Le gouvernement va-t-il amorcer un changement dans sa communication face aux "gilets jaunes" ? Le conflit autour de la hausse du prix des carburant s'est un peu cristallisé sur le terrain. Des permanences La République En Marche ont été taguées, des élus de la majorité ont été chahutés sur les barrages, et d'autres ont même été menacés.
La tension est telle que le président du groupe de la majorité à l'Assemblée nationale, Gilles Le Gendre, a alerté le ministre de l'Intérieur quant à des "intimidations" autour de domiciles ou permanences de députés "marcheurs" ainsi que des "menaces d'agressions sur leur propre personne".
Même si Édouard Philippe affirme que "le cap du gouvernement sera tenu", des voix dissonantes au sein de la majorité laissent planer un doute quant à l'attitude de fermeté de l'exécutif.
Ce doute est venu du ministre de la Transition écologique et solidaire en personne, François de Rugy. Invité de Franceinter mercredi 21 novembre, il continue de défendre la politique d'Emmanuel Macron. Mais il a aussi estimé qu'il fallait "peut-être trouver des formes nouvelles, décentralisées" de discussions, impliquant aussi les citoyens. Il s'est aussi dit favorable à l'appel lancé par Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT à Emmanuel Macron. Solution qui avait été écarté par Édouard Philippe.
"Je crois que c'est intéressant de voir qu'un syndicat comme la CFDT (...) dise être disponible pour travailler sur l'accompagnement économique et social de la transformation écologique. Peut-être que des organisations patronales sont également disponibles. Si c'est le cas, moi, je suis prêt à travailler et nous allons en parler évidemment au sein du gouvernement", a-t-il souligné.
Proche conseiller d'Emmanuel Macron, François Bayrou tente de trouver une sortie de crise. Dans un entretien au Figaro, paru le 21 novembre, le président du MoDem estime qu'une "nouvelle étape d'augmentation des taxes sur les carburants est prévue au mois de janvier : cela mérite que nous y réfléchissions".
Une remise en cause de la politique du président de la République ? "La trajectoire définie à partir de 2007, sous l'impulsion de Nicolas Hulot, était claire : une augmentation progressive des prix pour conduire à une baisse de la consommation des hydrocarbures. Mais peut-être n'avons-nous pas assez réfléchi au 'progressivement'", estime-t-il.
De manière générale, le ton n'est plus à la dénonciation du mouvement des "gilets jaunes" mais à la compréhension. François Bayrou appelle à "comprendre qu'un tel mouvement est un révélateur d'une crise profonde de la société française", "une sorte de sécession de la base de la société contre son prétendu sommet" qui date, selon lui, "de plusieurs décennies".
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