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Gérald Darmanin : et maintenant, quel avenir pour le ministre de l'Intérieur démissionnaire ?

Estimant avoir complété sa mission à Beauvau et membre d'un gouvernement démissionnaire, Gérald Darmanin a désormais le champ libre, mais pour quoi faire ?

Gérald Darmanin, le 23 avril 2024
Crédit : LUDOVIC MARIN / AFP
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Marie-Pierre Haddad
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En janvier dernier, il l'annonçait à nos confrères du Figaro : "Après les Jeux olympiques, un cycle au ministère de l'Intérieur sera atteint". Huit mois plus tard et les Jeux terminés, Gérald Darmanin réitère. "J’ai quitté Bercy après le succès de l’impôt à la source. À l’Intérieur, un cycle s’achève indéniablement après le succès des Jeux olympiques", explique le ministre dans un entretien au Figaro

Selon le député réélu dans le Nord lors des législatives anticipées, "il faut avoir plus d’ambition pour son pays que pour soi-même". Gérald Darmanin évoque même  une évolution de sa vision de la politique. 

"Au bout de sept ans au gouvernement, dont quatre à l’Intérieur, on n’est pas le même. Surtout après une épopée comme celle des Jeux olympiques. À 41 ans, j’ai été changé par cette longue expérience du pouvoir, ayant à gérer des dossiers si importants. J’étais un homme qui aimait la politique, je suis devenu un homme désormais bien plus attaché au service de l’État", indique-t-il. Désormais, quel est l'avenir politique de Gérald Darmanin ? 

Une année politique contrariée à plusieurs reprises

Celui qui rêvait de Matignon il a quelques mois doit envisager son ambition sous un nouvel angle. Toujours dans Le Figaro, le député macroniste reconnaît : "Nous n’avons pas gagné les élections législatives. Il n’est pas anormal que quelqu’un qui n’est pas de notre famille politique dirige le gouvernement".

Le ministre de l'Intérieur a subi plusieurs revers politiques. Tout d'abord avec le maintien d'Élisabeth Borne en juillet 2023. Rebelote en janvier dernier avec la nomination surprise de Gabriel Attal à Matignon. "À l'époque, pour lui, c'est la gueule de bois, raconte François Vignolle, co-auteur du livre Gérald Darmanin, le baron noir du président (éditions Robert Laffont). Il se rêvait Premier ministre. Il avait déjà raté le train avec Élisabeth Borne. Et là, c'est un deuxième coup de massue. Comme tout bon politique, puisqu'il anticipe tout, il réfléchit à son avenir. Sachant qu'avant de savoir se raser, il rêvait déjà être président".

Tandis que le cycle à Beauvau est terminé, quel poste Gérald Darmanin peut-il briguer ? Direction l'Assemblée nationale avec une législature qui s'annonce explosive, sans présence de majorité absolue. Là encore, un bras de fer s'est engagé face à Gabriel Attal pour la présidence du groupe Ensemble pour la République (EPR). Mais une nouvelle fois, c'est le Premier ministre sortant qui remporte la bataille. 

Beauvau, le ministère de "la mort subite"

Gérald Darmanin ne privilégie pas l'option Beauvau. "Il dit que le ministère de l'Intérieur, c'est le ministère de 'la mort subite'. C'est-à-dire que vous pouvez arriver le matin (…) et il peut se passer quelque chose à tout moment qui peut faire en sorte que, dans la soirée, vous quittez le ministère", explique Laurent Valdiguié, co-auteur du livre Gérald Darmanin, le baron noir du président.

La force politique de l'ancien membre des Républicains est qu'il est "à la quadrature de tous les cercles", selon le grand reporter.

"Il est très proche de Xavier Bertrand, il est très proche de Nicolas Sarkozy, il est fidèle d'Emmanuel Macron, et puis il a été un intime d'Édouard Philippe. Donc c'est vrai que passer la séquence des Jeux olympiques ouvrira une terre inconnue pour la politique française en général dans la perspective des prochaines présidentielles. Et Gérald Darmanin a plusieurs cordes à son arc".

De retour au gouvernement ?

Sur le plan tactique, Gérald Darmanin reste loyal à Emmanuel Macron. "Tous ceux qui se positionnent contre le chef de l’État font une faute lourde. Il reste le maître des horloges pour les trois ans qui viennent", explique le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier dans Le Monde. Ancien membre des Républicains, comme Gérard Darmanin, les deux hommes échangent régulièrement.

L'avenir de celui qui a été ministre depuis 2017 peut-il se trouver dans le prochain gouvernement ? Pourquoi pas. "Si le président lui demande de rester, il restera, car il a le sens de l’État", explique un de ses conseillers à nos confrères du Monde. Mais pour quel poste ? Un ministère qui lui permettrait de se construire une stature présidentielle comme le Quai d'Orsay ou le ministère de la Défense.

Gérald Darmanin pousse d'ailleurs pour la nomination de Xavier BertrandLes parcours politiques des deux hommes se sont croisés à plusieurs reprises. Notamment lors des élections régionales de 2015, où Gérald Darmanin a été directeur de la campagne de Xavier Bertrand pour la présidence de la région des Hauts-de-France.

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