Notre-Dame-des-Landes, gaz de schiste, cannabis : les désaccords entre EELV et le PS

Peut-on faire partie du même gouvernement et, a fortiori, de la même majorité en étant aussi souvent opposés ? La question se pose alors qu'EELV a ouvertement soutenu les manifestations d'opposants au projet d'aéroport de Notre-Dames-des-Landes. En s'attaquant à un projet soutenu par Jean-Marc Ayrault, Cécile Duflot a une nouvelle fois mis en exergue les nombreux points de désaccords qui existent entre socialistes et écologistes.

Selon un récent sondage, 52% des Français réclament le départ des ministres écologistes du gouvernement. Une hypothèse écartée, pour le moment, par le président de la République, qui doit mener à sont terme le projet de loi sur la transition énergétique, dernier maillon de la chaîne bien usée qui lie les Verts aux socialistes. Car Notre-Dame-des-Landes est bien loin d'être le seul sujet de discorde entre des alliés qui ont de plus en plus de mal à se mettre d'accord.

L'extraction du gaz de schiste en question

L'épineux dossier du gaz de schiste est, lui aussi, un sujet de tension récurrent. Opposé à son exploitation, EELV s'agace de l'attitude d'Arnaud Montebourg, qui annonce être en possession de documents attestant de la possibilité d'extraire ce gaz de manière non-polluante.

Une situation qui lui vaut d'être régulièrement la cible de mots très durs de la part de Jean-Vincent Placé. Le sénateur EELV reproche notamment au ministre du Redressement productif d'avoir perdu "la tonalité écologiste" qui était la sienne lors des primaires PS de 2011. Jean-Vincent Placé n'hésite également pas à qualifier Arnaud Montebourg de "ministre inutile". Laurent Fabius s'est, à l'occasion, lui aussi exprimé en faveur de la recherche de technique d'extraction non-polluante.

Réduction contre destruction de la filière nucléaire

Si le président de la République n'entre pas dans le débat sur cette énergie fossile, c'est qu'il tient à garder les Verts loin du sujet du nucléaire. EELV y est viscéralement opposé alors que François Hollande souhaite le faire passer à 50% d'ici à 2025.

Difficile en effet d'imaginer le gouvernement aller plus loin dans une période de crise où il faut maintenir un prix de l'énergie relativement bas pour ne pas saborder la compétitivité française. Reste que ce fragile équilibre constitue un autre point de désaccord qui risquerait bien de revenir au cœur des discussions en cas de nouvelles polémiques.

Le cannabis, sujet sensible pour tout le monde

L'avancement, prudent, du gouvernement en matière de fiscalité écologique - elle ne devrait représenter que quelques centaines de millions d'euros en 2014 - agace également les Verts. Mais la fronde des écolos se fait même sentir à propos de sujets de société.

En se prononçant, en tant que secrétaire nationale EELV, en faveur de la dépénalisation du cannabis, Cécile Duflot avait créé une vive polémique. Les écologistes ont toutefois de la chance : Vincent Peillon avait, lui aussi, pris position en ce sens, soulignant cette fois les désaccords au sein même de la famille socialiste.

Un accord difficile à mettre en place

Il faut toutefois se souvenir que l'accord qui lie le PS à EELV depuis la fin de l'année 2011 a été très difficile à conclure. Les deux partis avaient eu du mal à s'entendre sur les conditions de leur contrat.

Les négociations furent en effet laborieuses tant sur un plan écologique (part du nucléaire, fermeture du réacteur de troisième génération de Flammanville, Notre-Dame-des-Landes) que politique (parachutages et circonscriptions en vue des législatives). Une situation qui aura finalement peu évolué ces dernières années.

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