Florian Philippot : "Quand Jacques Chirac a sorti 'le bruit et l'odeur', ils ne l'ont pas exclu"

Jean-Marie Le Pen persiste et signe. Le président d'honneur du Front national a de nouveau qualifié les chambres à gaz de "détail" de la Seconde Guerre mondiale. "Je crois que c'est la vérité et que ça devrait ne choquer personne", a-t-il argumenté. Après ce nouveau dérapage, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour contestation de crime contre l'humanité.

Pour Florian Philippot, "l'exclusion ne fait pas partie du débat". "Le Front national, par la voix de sa présidente a tout de suite fait savoir que ce n'était ni sa position, ni ses idées. Elle s'en est dissocié et aujourd'hui, la présidente, c'est Marine Le Pen", a déclaré le numéro 2 du parti qui refuse pourtant de faire un procès à Jean-Marie Le Pen. "Je suis mal placé pour le dire, je suis arrivé en 2011 et Jean-Marie a fondé le parti il y a 40 ans", s'est-il justifié.

Quand Jacques Chirac a sorti "le bruit et l'odeur" au RPR, ils ne l'ont pas exclu et tout le monde le comprenait très bien

Florian Philippot

Et si certains militants se sont déjà vus sanctionner de leur dérapage, le fondateur semble totalement protégé. "C'est ainsi, il est président d'honneur et il apporte autre chose au parti", a-t-il lancé avant de comparer cela au célèbre discours d'Orléans de Jacques Chirac. "Quand il a sorti le bruit et l'odeur au RPR, alors qu'il excluait des militants, ils n'ont pas exclu Jacques Chirac et tout le monde le comprenait très bien", a-t-il avancé.

Le 19 juin 1991, celui qui était alors président du RPR et maire de Paris s'était fait remarquer par sa nouvelle position sur l'immigration dans une période où la Front national s'affichait dans le monde politique français et obtenait des scores de plus en plus importants. Jean-Yves Camus, politologue français spécialiste de l'extrême droite, a salué la conviction de Jean-Marie Le Pen. "Quand quelqu'un dit la même chose pendant 30 ans, il faut lui reconnaître le mérite de la conviction."