"Je viens à Florange dire que j'ai respecté l'ensemble de mes engagements : sauver le site et éviter tout plan social". Cette déclaration de François Hollande dans Le Républicain Lorrain, ce lundi 17 octobre marque un peu plus la stratégie du président de la République de renforcer l'image positive de son bilan à la tête de l'État. En pleine polémique sur ses confidences faites à deux journalistes du Monde, dans le livre Un président ne devrait pas dire ça..., François Hollande se rend, ce lundi, sur le site d'ArcelorMittal, à Florange en Moselle.
Le président de la République explique avoir obtenu "180 millions d'investissements du groupe Arcelor Mittal à Florange". Il souligne aussi la création d'un centre de recherche publique pour la sidérurgie lorraine. L'État y aurait débloqué "20 millions d'euros". La CGT attend François Hollande avec détermination. La Centrale a distribué des tracts dès 08h30 et tiendra une conférence de presse pour dénoncer "pièces à l'appui" les "engagements non tenus". Lionel Burriello, de la CGT, a expliqué à l'AFP que "la population active (...) ne se limite pas à Florange". "On oublie les sous-traitants, les prestataires. Ça fait 1.800 emplois dans la vallée de la Fensch", a ajouté le syndicaliste.
À l'époque candidat socialiste à la présidentielle, François Hollande se rend le 24 février 2012 à Florange pour exprimer sa "solidarité" aux métallos face aux "promesses non tenues" du président sortant Nicolas Sarkozy, concernant le site ArcelorMittal de Gandrange, à 5 kilomètres de là, qui a fini par être fermé. François Hollande harangue du haut d'un camion les salariés désespérés et promet une loi obligeant un industriel se désengageant d'une usine française à la céder à un repreneur. Nicolas Sarkozy contre-attaque quelques jours après. Il "ne voit pas l'intérêt" de la proposition de son adversaire et préfère "une autre solution". Le 1er mars 2012, il annonce qu'ArcelorMittal investira "17 millions d'euros à Florange". Scepticisme des syndicats. 200 métallos manifestent le 15 mars devant le QG du président-candidat.
Nouvellement élu, François Hollande reçoit l'intersyndicale d'ArcelorMittal à l'Élysée, le 4 juin 2012. Son ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, annonce la mise en place d'une "mission d'expertise" qui conclut en juillet que le site est viable à condition d'y investir 500 millions d'euros. ArcelorMittal engage la partie de bras de fer avec syndicats et gouvernement en annonçant le 1er octobre la fermeture d'une partie du site : 629 salariés sur les 2.500 du site sont concernés. Le groupe donne 60 jours au gouvernement pour trouver un repreneur.
Les syndicats dénoncent un "démantèlement". Arnaud Montebourg lance en novembre la piste d'une nationalisation temporaire en attendant un repreneur. Afin de trouver une issue à la crise, François Hollande reçoit le PDG du groupe, Lakshmi Mittal, pour lui demander de poursuivre les discussions "jusqu'au terme du délai convenu pour trouver un éventuel repreneur", le 1er décembre. L'exécutif finit par écarter l'option d'une nationalisation transitoire et conclut le 6 décembre 2012 un accord avec Lakshmi Mittal qui s'engage à investir 180 millions d'euros sur cinq ans sur le site mais qui y fermera les deux hauts-fourneaux.
Florange conservera ses activités "à froid" (packaging et automobile) et aucun licenciement sec n'interviendra pour les 629 salariés. Le chef de l'État se dit "garant" de l'accord et promet de retourner à Florange. Selon LCI, "le site a bel et bien arrêté l'activité de ses hauts fourneaux, sa 'filière chaude', en avril 2013. L'accord entre ArcelorMittal et le gouvernement prévoyait au mieux une 'mise sous cocon' de cette filière à l'arrêt, c'est-à-dire une maintenance permettant de rendre l'interruption d'activité réversible, et pas de fermeture dans les six ans". Les syndicats se sentent trahis alors que pour eux l'activité sidérurgique de Florange était viable. Le site ajoute que "Florange comptait au total 2.800 CDI en 2011 et n'en compte plus que 2.100 aujourd'hui. Et les salariés s'alarment de rumeurs de non-remplacement de départs à la retraite pour 300 postes. En outre, près de 2.000 emplois indirects auraient été perdus chez les sous-traitants".
Le 24 avril 2013 les hauts-fourneaux commencent à être éteints. Des responsables locaux du syndicat FO y déposent une stèle symbolique en mémoire des "promesses non tenues" et de la "trahison" du président Hollande. Elle rappelle celle érigée en 2009 pour Nicolas Sarkozy après la fermeture de l'aciérie de Gandrange. François Hollande fait son retour le 26 septembre 2013 à Florange, sous les sifflets des ouvriers. Il promet l'installation d'un centre de recherches et une visite annuelle.
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