Émeutes en France : Eric Piolle considère que "la société française est raciste"

Selon le maire EELV de Grenoble, les habitants des banlieues se sentent mis à l'écart de la société.

Eric Piolle, maire de Grenoble

Crédit : MARTIN BUREAU / AFP

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À la suite des émeutes en banlieues, le maire EELV de Grenoble, Eric Piolle, s'est exprimé ce mercredi 12 juillet. Selon lui, "la société française est raciste", et les banlieues se sentent mises de côté, avec des citoyens considérés comme étant de "seconde classe".

Invité de RMC, Eric Piolle a détaillé ses propos. "On vous regarde bizarrement dans la rue. Si je cours dans la rue, on croit que je veux choper mon bus. Si c'est un jeune qui n'a pas la peau blanche, on va croire qu'il a volé quelque chose ou qu'il fuit quelque chose. C'est ça leur réalité", a-t-il déclaré. Ce qui illustre que "nous sommes tous un peu racistes", affirme-t-il.

Il explique plus précisément : "On a tous un rapport à la différence, l'altérité. Si on ne travaille pas notre curiosité, cela crée des murs".

La police comme problème

D'après le maire de Grenoble, la police française est "une police d'intervention". Il ajoute par ailleurs que "si vous voyez des policiers dans la rue et que vous n'êtes pas blanc, vous vous demandez ce qu'il va se passer et si vous allez vous faire contrôler. Plein de gens, lorsqu'ils voient la police, se disent qu'ils ne sont pas au bon endroit."

L'élu écologiste a réaffirmé sa pensée dans un tweet. S'il estime que les pillages ne sont pas justifiés, il évoque les discriminations dans l'accès aux études et à l'emploi, les inégalités face aux vacances ou encore face au réchauffement climatique.

Dans les quartiers populaires, les discriminations se cumulent : au racisme se mêlent le sentiment de déclassement, les inégalités d’accès aux études et au monde du travail, l’impossibilité de partir en vacances, les effets du réchauffement climatique.
Il faut résoudre tout cela. pic.twitter.com/y4skFlxR0u
— Éric Piolle (@EricPiolle) July 12, 2023

Une quinzaine de jours après le début des émeutes, la classe politique continue de s'exprimer sur le sujet. A droite, le patron des sénateurs Les Républicains Bruno Retailleau a été la cible de vives critiques. Il avait assuré qu'il existait un lien entre l'immigration et les récentes émeutes et "une sorte de régression vers les origines ethniques" de la part de "la deuxième et troisième générations".

Le sénateur a été critiqué dans son propre camp. Le député LR du Lot Aurélien Pradié, a dénoncé le "dévoiement" des "valeurs" de la droite ainsi que par d'autres pour son caractère raciste.

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