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Élizabeth Martichoux : "Entre Le Pen et Montebourg, un débat sans vainqueur ni vaincu"

CHRONIQUE - Marine Le Pen contre Arnaud Montebourg : le débat a été vif, dimanche soir sur "RTL", entre la présidente du FN et le ministre du Redressement productif. Il y a forcément eu un perdant.

Arnaud Montebourg et Marine Le Pen étaient les invités du débat du Grand Jury dimanche 23 février 2014
Crédit : RTL / Frédéric Bukajlo / Abacapress
Entre Le Pen et Montebourg, un débat parfois virulent
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Élizabeth Martichoux : "Le Pen vs Montebourg : un débat plutôt réussi"
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À un mois du premier tour des élections municipales, RTL organisait dimanche 22 février 2014 un Grand Jury inédit en forme de débat, qui a vu s'affronter la présidente du Front national Marine Le Pen et le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg.

Confrontation parfois virulente

Un débat plutôt réussi, parce que c'était vif. Même si, au tout début, les deux protagonistes ne se regardaient pas, et donc n'échangeaient pas. D'ailleurs, Marine le Pen en plaisantait à la fin de l'émission, hors micro, en expliquant qu'ils sont tous les deux avocats et qu'ils ont l'habitude, dans un prétoire, de regarder le président du jury. Peu importe : après dix minutes, ils se sont affrontés, et même confrontés, parfois de façon virulente.
 
Arnaud Montebourg, pour le coup, a usé et même abusé de son style extrêmement direct et haut en couleur. "Vous gueulez, mais vous ne proposez rien", lance-t-il à Marine Le Pen. Parfois, il verse dans l'outrance : "Le retour au franc Le Pen, c'est l'autarcie albanaise avec un brin de purification ethnique". Excessif, encore, quand il explique que la Suisse s'est "suicidée collectivement" comme les adeptes du Temple solaire.

Mêmes cibles

Si Marine Le Pen a semblé surprise, elle n'a pas été déstabilisée pour autant. Il lui en faut beaucoup. Elle est redoutable en débat : elle garde son sang-froid en même temps qu'elle exagère, qu'elle brandit des chiffres ou des faits parfois invérifiables. Dimanche, elle a paru agacée, mais elle est restée calme.

Ce style original d'Arnaud Montebourg gêne davantage Marine Le Pen qu'un adversaire très rationnel, au profil technocratique et froid. En revanche, le ministre a eu parfois un ton non pas suffisant mais un poil méprisant, ce qui passe mal auprès de l'électoral populaire.

Les deux adversaires s'adressaient aux mêmes cibles : les petits patrons qui subissent la mondialisation, les salariés du privé qui subissent la concurrence des pays à bas coûts. Il y avait des arrière-pensées électorales chez les deux, à quatre semaines des municipales, et à trois mois des européennes.

Montebourg parfois plus incisif

Est-il possible de désigner un vainqueur ? La difficulté, face au FN, c'est que comme il n'a pas de bilan à défendre par définition face aux partis de gouvernement, il adopte un discours négatif, essentiellement critique, difficile à démonter. On pouvait aussi s'attendre à ce que Marine Le Pen, avec son talent, mette Arnaud Montebourg face à ses contradictions - elles existent. Exemple : il réclame une dévaluation de l'euro, alors que pour le gouvernement auquel il appartient, il n'en est pas question une seule seconde. Mais Marine Le Pen n'a pas réellement trouvé l'espace pour le démontrer.

En revanche, Arnaud Montebourg - et en cela il a réussi son débat - est même parvenu à lui couper l'herbe sous le pied en lui disputant le monopole du patriotisme économique. Il a cité une quinzaine d'entreprises où le gouvernement est intervenu. Il a martelé son dynamisme. Finalement, il a pu établir une continuité entre le candidat aux primaires qu'il a été avec un discours anti-Bruxelles, et le ministre qu'il est devenu. Il a construit un pont entre ces deux positions, ce qui a pu troubler Marine Le Pen.
 
Certes, le ministre du Redressement productif a été mis en difficulté, par exemple sur la directive travailleurs détachés ou sur les accords commerciaux avec les États-Unis. Mais il a imposé l'idée qu'il est dans l'action.

Ultimes minutes cultes

Les dernières minutes de l'émission vont certainement devenir cultes. Il faut entendre Arnaud Montebourg déclamer presque : "Les chiens ne font point des chats", après avoir violemment attaqué Jean-Marie Le Pen.

Des chercheurs comme Sylvain Crépon, qui travaille sur l'électorat FN, ont montré depuis longtemps que ce type d'attaque est inefficace, voire contre-productif auprès des militants d'extrême droite. En revanche, cela peut plaire aux électeurs socialistes. C'est le but !

Au final, c'est un débat sans vainqueur ni vaincu. Sinon sans doute un perdant : l'Europe qui, avec ces deux anciens avocats réunis, trouvait bien peu de défenseurs.

Le Grand Jury du 23 février 2014 - Arnaud Montebourg et Marine Le Pen - 1ere partie
Le grand jury
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Le Grand Jury du 23 février 2014 - Arnaud Montebourg et Marine Le Pen - 2e partie
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